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L’automesure tensionnelle
Réponses aux questions les plus fréquentes
Qu’est-ce que la tension artérielle ?
Grâce à l’action du cœur, le sang coule dans les artères avec une pression. Quand le cœur se contracte, il chasse le sang dans les artères et la pression monte jusqu’à un niveau maximum dit tension systolique, ou pression artérielle systolique. Quand le cœur se relâche, elle baisse à un niveau minimum dit tension diastolique, ou pression artérielle diastolique. Ainsi, la tension varie continuellement.
Qu’est-ce que l’hypertension ?
On parle d’hypertension lorsque la tension artérielle reste en permanence trop haute. Ce diagnostic est posé par le médecin qui s’assure de la permanence de l’élévation par plusieurs mesures notamment par une automesure. Une authentique hypertension doit être traitée, car sinon elle expose, à plus ou moins long terme, à des accidents cardiaques, vasculaires ou cérébraux. Le traitement de l’hypertension diminue les risques de maladies cardiovasculaires.
Qu’est-ce que l’hypertension blouse blanche ?
Lorsque la tension mesurée par le médecin ou l’infirmière au cabinet médical est plus élevée qu’en automesure au domicile elle demeure au-dessous de 135/85 mmHg en moyenne, on parle alors d’hypertension blouse blanche. L’automesure est particulièrement utile pour reconnaître cette situation assez fréquente.
Qu’est-ce que l’hypertension masquée ?
Lorsque la tension est normale au cabinet médical (c’est-à-dire, au-dessous de 140/90 mmHg) et qu’elle est plus élevée en automesure à domicile (donc avec une moyenne supérieure à 135/85 mmHg) on parle alors d’hypertension masquée. Cette situation peut conduire le médecin à proposer un renforcement du traitement.
Quelles sont les différentes méthodes pour mesurer la tension artérielle ?
La tension se mesure avec un appareil nommé tensiomètre. Les mesures peuvent s’effectuer dans des lieux différents : au cabinet médical (ou de l’infirmière, ou du médecin du travail) ; à domicile ; en pharmacie ou bien en ambulatoire. Ces différentes circonstances ne donnent pas, forcément, des résultats équivalents.
Au cabinet du médecin : Le patient est installé confortablement (en position assise ou couchée). Le médecin doit attendre quelques minutes avant d’effectuer la mesure qui est répétée deux à trois fois de suite. Lors de la première consultation, le médecin mesure la tension aux deux bras.
Chez le pharmacien : Les mesures effectuées dans les pharmacies ne sont pas toujours aussi fiables en raison des moins bonnes conditions de repos et de position.
À domicile : l’automesure. Il est possible de mesurer soi-même sa tension en utilisant un appareil électronique automatique. La mesure se fait au domicile, le matin et le soir.
En déplacement, sur toute une journée ou la nuit : la MAPA. Il est possible d’enregistrer la pression artérielle toute une journée ou même la nuit. L’appareil, qui est prêté par le médecin, se fixe à la ceinture, est équipé d’un brassard enfilé autour du bras qui se gonfle automatiquement (tous les quarts d’heure environ). Une mémoire enregistre les résultats qui seront analysés ultérieurement par le médecin. On parle d’Holter tensionnel ou de mesure ambulatoire de pression artérielle (MAPA). Pendant toute la durée de la mesure ambulatoire, le patient garde ses activités habituelles, peut se rendre à son travail ou faire ses courses ; il dort avec l’appareil.
Pourquoi les chiffres de tension ne sont jamais les mêmes ?
La tension varie en fonction des activités de la vie quotidienne. Elle s’élève transitoirement lors d’un effort, d’une activité physique, d’un sport, d’une émotion, d’un rapport sexuel. À l’inverse, elle baisse pendant le repos et le sommeil. Ces variations naturelles ne sont pas synonymes de maladie : une élévation transitoire de la pression artérielle ne correspond pas forcément à une hypertension artérielle. Le médecin ne parle d’hypertension que si l’élévation est permanente. Seul le médecin fait le diagnostic d’hypertension artérielle.
• En automesure, vaut-il mieux prendre sa tension au bras droit ou au bras gauche ?
L’important est de toujours faire les différentes mesures au même bras. Si vous êtes droitier, mettez le brassard au bras gauche ; faites l’inverse, si vous êtes gaucher. Lors de la première consultation chez votre médecin, la pression artérielle doit être mesurée aux deux bras. En cas de différence importante entre la droite et la gauche, les mesures ultérieures devront être faites au bras où les valeurs les plus hautes ont été retrouvées.
À quelle fréquence faire les mesures ?
Si vous êtes traité pour hypertension, faires une série d’automesure une semaine avant la consultation avec votre médecin afin de lui communiquer des résultats récents. Demandez à lui, si cette fréquence lui convient, car il peut avoir un avis différent. En règle générale, il n’est pas besoin de mesurer sa tension trop souvent. Faire trop de mesures est rarement utile et source de complications pour l’analyse des résultats.
Peut-on mesurer sa tension lors d’un malaise ?
En règle générale, il n’est pas recommandé de mesurer sa tension au milieu de la journée, en cas de maux de tête, stress, douleur ou après un effort. Les mesures faites dans ces conditions sont difficiles à interpréter. Cependant, dans certains cas, il peut être utile de connaître la valeur de la tension au moment d’un malaise, par exemple, pour repérer une trop forte baisse en position debout. Demandez à votre médecin de vous préciser dans quelle circonstance la mesure doit avoir lieu. Par ailleurs, si vous calculez la moyenne de vos résultats, veillez à ne pas « mélanger » les tensions prises matin et soir avec celles mesurées au moment d’un malaise. Elles doivent être bien différenciées.
automesure.com © 2022
Les réponses à ces questions sont conformes aux règles publiées par la Haute Autorité de santé (HAS), organisme dépendant du ministère de la Santé et celles la Société européenne d’hypertension artérielle.
Rédacteurs : Dr. Nicolas Postel-Vinay et Dr. Guillaume Bobrie pour le site automesure.com
Automesure, quantified-self, télémédecine, ubimédecine : un vocabulaire à préciser
Automesure, quantified self, télémédecine, ubimédecine : il existe une grande confusion entre ses termes. Ils se recoupent, mais ne sont pas synonymes. L’ambiguïté s’accroit avec les mots de e-santé (e-Health), mobile-health, télésanté. La « santé connectée », terme confus lui aussi, englobe tous ces termes.
Dès 1997, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a souhaité que l’on distingue les termes de télémédecine et de télésanté (telehealth) en réservant au premier l’utilisation de moyens de transmissions à des fins cliniques et curatives. Depuis, de longues discussions ont lieu et dans son rapport de juillet 2013 sur le sujet la Haute autorité de santé (HAS) souligne combien « la confusion sémantique pouvait exister entre le domaines de la e-santé, la télésanté et la télémédecine ». E-santé : ce terme (e-Health) a été employé dès 1999 par John Mitchell (Sidney – Australie) lors du 7e congrès international de télémédecine. On retiendra ici que c’est un terme fourre tout qui désigne l’usage combiné d’internet et des technologies de l’information dans un but de santé (au sens large : prévention, éducation sanitaire, soins, vente en ligne de services ou de produits ayant trait à la santé). Automesure : le terme d’automesure (self-measurement) désigne le fait de mesurer soi-même un paramètre de santé. On peut considérer que l’automesure remonte au XIXe siècle avec l’entrée des balances et des thermomètres au domicile des malades. La pratique de l’automesure est scientifiquement étudiée depuis plus de cent ans. Dans les années 1980 quelques appareils ont pu être connectés, donc avant l’apparition d’internet. Par exemple, un tensiomètre transmettait ses chiffres par le minitel français. Depuis cette date, certains services hospitaliers sont équipés avec des appareils connectés via les lignes téléphoniques utilisés dans un cadre de télémédecine (voir ce mot). L’équipe médicale d’automesure.com a été impliquée dans ces étapes pionnières. Ce n’est que depuis 2006 que l’automesure via des appareils connectés aux téléphones portables (smartphones) vendus au grand public est apparue. Ubimédecine : Ce terme a été proposé pour la première fois en 2011 par le Dr Nicolas Postel-Vinay lors d’une conférence au Collège de France. Il désigne la possibilité de faire se rejoindre les règles de la télémédecine (voir ce mot) et l’utilisation des capteurs connectés qu’ils soient disponibles dans un cadre professionnel ou grand public. Télémédecine : Le plus simple pour le public français est de bien suivre les actions autorisées sous le terme de télémédecine selon le cadre réglementaire du décret du 19 octobre 2010. Il importe en effet de connaitre le périmètre des mots. La téléconsultation permet à un professionnel médical de donner une consultation à distance à un patient. Un professionnel de santé peut être présent auprès du patient et, le cas échéant, assister le professionnel médical au cours de la téléconsultation. La téléexpertise permet à un professionnel médical de solliciter à distance l’avis d’un ou de plusieurs professionnels médicaux en raison de leurs formations ou de leurs compétences particulières, sur la base des informations médicales liées à la prise en charge d’un patientLa télésurveillance médicale permettre à un professionnel médical d’interpréter à distance les données nécessaires au suivi médical d’un patient et, le cas échéant, de prendre des décisions relatives à la prise en charge de ce patient. L’enregistrement et la transmission des données peuvent être automatisés ou réalisés par le patient lui-même ou par un professionnel de santé. La téléassistance médicale permet à un professionnel d’assister à distance un autre professionnel de santé au cours de la réalisation d’un acte. Pour être complet, précisons qu’à ces quatre termes, le décret ajoute celui de « réponse médicale apportée dans le cadre de la régulation médicale » lequel concerne la gestion des urgences à distante type centre 15. |
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Rédaction Nicolas Postel-Vinay pour le site automesure.com©. Actualisation Mai 2023. Merci de citer en source le site automesure.com si vous utilisez ces éléments.
Santé connectée
Dédié à l’automesure des paramètres de santé par le patient lui-même, automesure.com livre sa réflexion sur la santé connectée. Depuis cette rubrique, nous regroupons une sélection d’articles, d’études scientifiques, prises de position et dénonciation d’erreurs ou d’arnaques.
• Automesure, quantified-self, télémédecine, ubimédecine : un vocabulaire à préciser
• Traceurs d’activité connectés : outils médicaux ou gadgets ?
• Montres et bracelets connectés : un flou juridique
• Transparency and Quality of Health Apps: The HON Approach
• Observance et nouvelles technologies : nouveau regard sur une problématique ancienne
• Télémédecine et objets connectés dans l’hypertension artérielle : Un progrès à manier avec précaution,
(Nicolas Postel-Vinay. La Revue du Praticien Médecine Générale, Avril 2022)
• Appli Hy-Result : un outil fiable pour mesurer sa tension artérielle, transmettre et comprendre des résultats
• Ne mesurez pas votre tension artérielle en mettant le doigt sur l’objectif de votre smartphone
• Ne mesurez pas votre tension avec les petits bracelets qui se placent au poignet
• Quand une application smartphone pour calculer ses doses d’insuline est source d’erreurs
• L’Automesure de la pression artérielle dans le nouveau contexte de la e-santé (Home blood pressure measurement and digital health: communication technologies create a new context).
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Rédaction Nicolas Postel-Vinay pour le site automesure.com©. Actualisation Mai 2023. Merci de citer en source le site automesure.com si vous utilisez ces éléments.
Montres et bracelets connectés de « pré-diagnostics » : un flou juridique quant à la responsabilité des acteurs
De nombreuses personnes utilisent des technologies portables de santé mobile, montres ou bracelets (wearables) qui se qualifient de produits de « bien-être » (wellness). Pour échapper aux exigences de la réglementation médicale, cette catégorie « wellness » renonce aux fonctions de diagnostic et déclare qu’elle ne fait que du « pré-diagnostic ». Ceci est indiqué aux consommateurs sur les notices d’utilisation par des avertissements comme cet exemple : « cette application ne convertit pas votre iPhone ou Apple Watch en un appareil médical et n’est pas destinée à être utilisé dans le diagnostic, la surveillance, la prévention ou le traitement d’une maladie ». Dans leur mode d’emploi ces capteurs parlent de « pré-diagnostic », un terme médicalement peu clair.
Mais les utilisateurs lisent-ils, comprennent-ils et respectent-ils de tels avertissements ? Et qui serait responsable si les patients (voir certains médecins) utilisaient ces applications « wellness » à des fins de diagnostic ? Un article de la revue nord-américaine JAMA répond à ce questionnement. Nous le résumons et le commentons ici.
Parmi les applications permettant des « pré-diagnostics », on peut donner les exemples de logiciels pour smartphone qui suivent les habitudes de toux des utilisateurs (pour en analyser la fréquence et l’intensité), les applications qui suivent les mouvements et la fréquence cardiaque afin de détecter les activités ressemblant à des crises et alerter les contacts d’urgences ; ou d’autres qui utilisent la respiration pour mesurer et suivre le métabolisme du corps. Ces dispositifs peuvent être utilisés comme une première étape pour l’évaluation de la santé et s’appuyer sur elles pour identifier une maladie ou un état. Les utilisateurs peuvent communiquer leurs données à un médecin pour les intégrer dans une évaluation ou l’adaptation d’un traitement. Enfin, à mesure que ces produits se multiplieront et gagneront en fiabilité, les médecins pourraient même en recommander certaines.
Qui est responsable si un produit ne parvient pas à détecter une crise ?
Ces produits se situent dans une zone juridique grise. Qui serait tenu pour responsable si un produit ne parvenait pas à détecter une crise ? Qui serait responsable si un patient (ou un médecin) utilise un produit pour détecter des crises d’asthme alors qu’il ne le fait pas ? Vers qui se retourner si un appareil déclenche des alertes inappropriées conduisant à une conduite de santé non appropriée (comme des recours trop fréquents, stressants et coûteux à des services d’urgences, voir à la mise en route de traitements inutiles) ? En l’état actuel de la réglementation, la responsabilité liée à l’utilisation de ces produits est incertaine, surtout lorsque les dispositifs n’ont pas été certifiés par les autorités de santé (telle la FDA aux Etats-Unis).
Des litiges en perspective ?
Les personnes s’estimant lésées par ces produits peuvent être tentées de poursuivre les fabricants ou d’évoquer des fautes médicales professionnelles dans l’espoir d’obtenir des dommages-intérêts. A ce jour, ces questions n’ont pas encore fait l’objet de litiges, mais les réclamations sont susceptibles de survenir à mesure que l’usage de ces technologies se banalise. Par exemple, le cas pourrait être sensible pour un appareil surveillant la saturation en oxygène du sang et le pouls des nourrissons.
Un fabricant peut être tenu responsable des blessures causées par des produits défectueux par en raison de défauts de fabrication ou de conception (un fabricant est responsable si le produit a causé le préjudice pendant une utilisation prévue, celle à laquelle le produit est habituellement destiné ou celle à laquelle le producteur sait qu’il sera utilisé). Si la fiabilité de la réponse de l’appareil dépend des conditions d’utilisation (et c’est souvent le cas), on note que les avertissements en ce sens ne valent pas ipso facto de clause de non-responsabilité pour le fabricant.
Les médecins pourraient rencontrer des questions de responsabilité non résolues lorsqu’un patient leur apporte des informations à partir d’un produit dit de « pré-diagnostic », en particulier lorsque l’appareil ou l’application utilise l’intelligence artificielle ou une autre technologie opaque. Il sera difficile pour les médecins d’interpréter la signification d’un signal de toux particulier, de données biologiques ou d’un mouvement capté (semblable à une crise) enregistré par un produit de pré-diagnostic sans connaitre sur les méthodes et la fiabilité dont le produit recueille des données ou transforme ces données en informations.
En cas de données non fiables, utilisateurs, fabricants et médecins pourraient se défausser l’un sur l’autre
En cas de litige, des préoccupations sur la qualité des données seront soulevées par les fabricants et les médecins pourraient se reporter sur le rôle de l’utilisateur dans la génération de données. Par exemple, une application d’analyse de la toux demande aux utilisateurs d’initier une session, puis de collecter des données en milieu ambiant chaque fois que l’application est déclenchée, ce qui peut se produire dans des environnements inadaptés à une collecte de données fiables. Les fabricants pourront faire valoir que l’utilisateur était en faute parce qu’il a collecté des données de façon incorrecte. Lorsque les médecins sont impliqués dans l’interprétation des informations, les fabricants pourront prétendre que c’est le médecin qui a fait une erreur. Le médecin, quant à lui, pourra faire valoir que le produit de prédiagnostic n’était pas suffisamment fiable. Ces points de vue différents créent un flou de responsabilité dont le demandeur peut sortir sans indemnisation.
Dans l’attente d’une évolution de la réglementation, restez attentifs aux conseils d’automesure.com
Conscients de ces difficultés, les législateurs seront amenés à faire évoluer la réglementation. Dans l’attente, patients, professionnels de santé doivent être très attentifs aux validations scientifiques des appareils et leurs applications ainsi qu’au respect des conditions de bon usage. Ce que les analyses du site automesure.com rappellent toujours !
Automesure.com © Octobre 2022 – Rédaction Dr. Nicolas Postel-Vinay pour le site automesure.com d’après l’article de Simon DA, Shachar C, Cohen IG. Unsettled Liability Issues for « Prediagnostic » Wearables and Health-Related Products. JAMA. 2022 Oct 11;328(14):1391-1392.
Dépistage de l’infection VIH (sida)
En 2022, en France, trois autotests de dépistage d’une infection par le VIH sont disponibles et commercialisés en pharmacie : Autotest VIH®, Exacto® et Insti®. Ils détectent le virus sur du sang capillaire, donc nécessite de faire une piqure au bout du doigt. A ces trois tests, s’ajoute un autre qui repose sur prélèvement au moyen d’une spatule dans la bouche de fluide gingival, il s’agit du test Oraquick® déjà commercialisé depuis 2004 aux Etats-Unis. Il coûte une vingtaine d’euros. Notons que le liquide à prélever est celui des gencives et qu’il ne faut pas le confondre avec la salive.
La Revue Prescrire, dans un article publié en septembre 2022, recommande plutôt l’usage du prélèvement capillaire et juge la fiabilité du test sur fluide gingival incertaine.
En pratique, La Revue Prescrire recommande le test Excato test HIV qui est jugé facile d’utilisation et moins cher (environ 10 euros). La fiabilité maximale des tests est considérée comme maximale lorsqu’ils sont utilisés 3 mois après une possible exposition au virus.
Le site automesure.com informe sur les autotests du VIH depuis 2005. Enfin en 2015, ils sont disponibles en pharmacie.
15 septembre 2015 : les autotests VIH disponibles en pharmacie
Autotests de dépistage de l’infection par le VIH
Information à l’intention des professionnels de santé et des association, mars 2015, HAS
Rédaction automesure.com d’après Revue Prescrire. 2022, tome 42 N°467. Actualisation septembre 2022
Oxymètres de pouls
Utilisation d’un oxymètre de pouls : pas si simple
Dans un article publié par la revue Médicale Suisse, les docteurs Dany Baud et Nicolas Postel-Vinay détaillent les avantages et les limites de l’utilisation des oxymètres de pouls (appelés encore saturomètres) par les patients ou les professionnels. En deux mots, l’appareil est simple à utiliser mais il est difficile, voire impossible, d’interpréter le résultat affiché sans connaitre précisément la situation du patient. Voici quelques extraits publiés ici avec la permission de l’éditeur.
« D’abord utilisés aux blocs opératoires et en salles de réveil, les oxymètres de pouls occupent, aujourd’hui, une place incontournable dans la pathologie pulmonaire surtout à l’hôpital, mais aussi désormais à domicile. Si le maniement du dispositif ne pose pas de grandes difficultés, en revanche, la véritable question est de préciser ce qu’un utilisateur non professionnel (patient, famille, aidant) peut faire des résultats. (…). À quelles conditions l’automesure de la SpO2 peut-elle permettre à un patient d’évaluer l’évolution et la gravité de sa situation, puis de réagir en conséquence (par exemple, consulter ou appeler un service d’urgences) ? L’enjeu est d’apprendre au patient à utiliser cette mesure afin d’améliorer sa propre prise en charge.
(…) Les résultats de l’oxymétrie ne peuvent pas être interprétés sans prise en compte de la nature de la pathologie du patient et du contexte clinique. En omettant ces réserves, trop de publicités accompagnant les ventes d’oxymètres véhiculent une trompeuse notion de simplicité.
En pratique, un résultat normal écarte une hypoxémie
Le principal message pour un patient est qu’un résultat normal de saturométrie permet d’écarter une hypoxémie (un peu comme un thermomètre à infrarouge sans contact permet d’écarter une fièvre). À cette étape, la lecture du résultat est binaire : soit la SpO2 est normale (≥ 95 %), soit elle ne l’est pas (car inférieure à cette valeur). Patients et aidants doivent être avertis que l’interprétation des valeurs basses et donc les choix de conduite à tenir, peuvent parfois se révéler complexes. Pour ce qui est des messages simples — voire simplistes —, on peut indiquer au patient ; qu’il est parfois opportun de vérifier l’évolution des variations dans le temps (à quelques dizaines de minutes ou heure d’intervalle); qu’il est utile deconnaître sa valeur « habituelle » à titre de référence.
Covid : la surveillance de la SpO2 est utile et faisable au domicile
En cas de Covid, la plupart des patients atteints de forme pneumonique grave ne ressentent pas initialement d’essoufflement. (…) Une autosurveillance oxymétrique des patients Covid ou suspects de Covid au sortir des services d’urgences et ne nécessitant pas une hospitalisation permet de dépister ceux qui devront l’être dans un deuxième temps. La mesure peut être réalisée par le patient (automesure) ou par des intervenants au domicile, avec connexion parfois à des plateformes de télémédecine. Le service médical rendu de la surveillance de l’oxymétrie dans la pneumopathie Covid est majeur.
Asthme : ne pas se tromper d’outil d’automesure. Le patient ne doit pas se tromper de mesure : l’appareil d’autosurveillance de l’asthme est d’abord le peak-flow (mesure du débit de pointe) et on ne recommande pas l’usage d’un oxymètre aux asthmatiques.
BPCO : des valeurs isolées de SpO2 potentiellement trompeuses.
L’automesure de la SpO2 par un patient souffrant de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est potentiellement trompeuse car sa valeur n’est pas nécessaire pour identifier une exacerbation, ni en définir seule sa gravité potentielle.
Quelles tâches et compétences confier au patient ?
Les réserves faites plus haut montrent les difficultés à transcrire les connaissances, la mesure et l’interprétation de la SpO2 en objectifs pédagogiques à atteindre pour un patient porteur d’une maladie respiratoire chronique (avec ou sans oxygénothérapie). Rappelons ici que tout objectif d’éducation thérapeutique doit être réaliste, cliniquement pertinent et sûr ; c’est-à-dire sans ambiguïté et sans conséquence néfaste possible. Devant ces difficultés, la communication depuis le domicile d’un résultat d’oxymétrie à un professionnel via un système de télémonitoring ou de la téléconsultation peut avoir un intérêt puisque l’interprétation du résultat reste du rôle du professionnel. Dans ce contexte, il s’agit d’automesure et non pas d’autogestion. Par exemple, en cas de pathologie aiguë pulmonaire ou cardiaque, une SpO2 inférieure à 92 % participe aux critères d’hospitalisation, ou chez le nourrisson porteur de bronchiolite une SpO2 inférieure à 94 % est un signe de grav
Conclusion sous forme de notions clés
L’oxymètre de pouls est un instrument incontournable pour les professionnels de santé.
- Son intérêt premier est d’écarter une hypoxémie.
- En cas de Covid, la surveillance de la SpO2 permet de détecter l’hypoxémie prédictive d’une évolution défavorable.
- Une compréhension insuffisante des résultats de SpO2 peut être à l’origine de décisions inadaptées.
- Le conseil d’usage d’un oxymètre de pouls doit obligatoirement être associé à une éducation thérapeutique.
- Pour une personne saine, la mesure de l’oxymétrie au moyen d’une montre connectée dans n’importe quelle circonstance n’a pas de sens médical.
- Chez les sportifs, l’automesure de l’oxymétrie réalisée dans une intention performative, n’est qu’une illusion sanitaire.
- Contrairement au thermomètre ou la balance, l’oxymètre de pouls n’a pas sa place dans l’armoire à pharmacie familiale.
Référence : Baud, D., Postel-Vinay N. Utilisation d’un oxymètre de pouls au domicile par les patients en vue d’une autogestion. Pertinence, difficultés et mésusages. Rev Med Suisse. 2022; 8 (785): 1173–1176.
Pour accéder à l’article complet cliquez ici :
On trouve à la vente sur internet des oxymètres de pouls bon marché et des échanges sur l’utilité de ces appareils pour un usage par des non médecins.
Qu’en penser ?
Un oxymètre de pouls connecté pour les asthmatiques ? Non merci
Les oxymètres de pouls sont en vente libre. Certains sont connectés et des publicités en vantent l’utilité pour la surveillance des crises d’asthme. Ce n’est pas probablement une bonne idée car ils manquent de fiabilité dans cette indication. Une crise d’asthme grave peut mettre un patient en danger avant que la saturométrie en oxygène ne baisse. Au total, l’équipe médicale d’automesure.com déconseille l’utilisation des oxymètres de pouls pour l’autosurveillance de l’asthme (lire plus haut)
Pour en en savoir plus voir notre article paru dans Info Respiration Accès à l’article
Comment et pourquoi acheter un oxymètre de pouls ?
Lire l’article Info Respiration N° 109 juin 2012
Oxymètres de pouls: secouristes et patients s’emparent du sujet sur les forums Internet
Lire l’article Info Respiration N° 109 juin 2012
automesure.com © et Revue Médicale Suisse.
actualisation Septembre 2022
Ne mesurez pas votre tension avec les petits bracelets qui se placent au poignet
On peut trouver sur internet de nombreux appareils proposant de mesurer la tension artérielle en s’adaptant simplement autour du poignet comme un bracelet (appelés smart wrist band en anglais). On les classe dans la catégorie des dispositifs de mesure de pression artérielle sans brassard (cuffless en anglais). Les experts ne recommandent pas ces appareils sans brassard pour le diagnostic et prise en charge de l’hypertension, même si – pour l’avenir – on peut espérer qu’ils fourniront des mesures précises de la pression artérielle.
Ces appareils sans brassard sont relativement bon marché et d’apparence séduisante mais ils présentent des problèmes de précision. Ils ne peuvent pas être validés suivant les protocoles conçus pour les tensiomètres classiques de pression artérielle à brassard (qui se placent au bras ou au poignet). Les futures validations des dispositifs sans brassard devront résoudre des problèmes liés au besoin d’étalonnage individuel des appareils, à la stabilité de leurs résultats et à leur capacité à suivre les changements de tension au fil du temps, notamment lorsque la tension est mesurée à n’importe quel moment en dehors du repos. En pratique, les médecins de la société européenne d’hypertension artérielle nen déconseillent l’usage et les patients ne doivent pas s’y fier. En clair, l’équipe médicale d’automesure.com met en garde les consommateurs et recommande de ne pas confier sa santé à des appareils qui manquent encore d’expertise.
Pour en savoir plus, les professionnels peuvent se référer au travail de la société européenne d’hypertension publié en juin 2022 sous la référence :
Stergiou GS, Mukkamala R, Avolio A, Kyriakoulis KG, Mieke S, Murray A, Parati G, Schutte AE, Sharman JE, Asmar R, McManus RJ, Asayama K, De La Sierra A, Head G, Kario K, Kollias A, Myers M, Niiranen T, Ohkubo T, Wang J, Wuerzner G, O’Brien E, Kreutz R, Palatini P; European Society of Hypertension Working Group on Blood Pressure Monitoring and Cardiovascular Variability. Cuffless blood pressure measuring devices: review and statement by the European Society of Hypertension Working Group on Blood Pressure Monitoring and Cardiovascular Variability. J Hypertens. 2022 Aug 1;40(8):1449-1460.
Lien : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35708294/
Automesure© Rédaction équipe médicale du site – Mise en ligne en août 2022.
Mesure de l’INR et surveillance du traitement anticoagulant
Les informations de cette rubrique ont deux objectifs principaux :
• promouvoir l’éducation thérapeutique des patients recevant des médicaments anticoagulants,
• promouvoir la recherche clinique sur l’intérêt et les modalités de l’automesure de l’INR.
The Home INR Study
L’automesure de l’INR au domicile est faisable à grande échelle.
Le suivi des patients traités par antivitamines K requiert des dosages réguliers de l’INR, le patient devant se situer dans une zone cible pour éviter d’être trop – ou pas assez – anticoagulé. Cette mesure est classiquement effectuée par un biologiste en laboratoire, mais peut aussi être réalisée par automesure, directement au domicile du patient. Les avantages et inconvénients respectifs des deux méthodes sont débattus depuis plusieurs années.
L’étude THINRS, (The Home INR Study) contribue à alimenter le débat (1). Il s’agit d’un essai prospectif randomisé ouvert conduit dans 28 centres aux Etats-Unis, entre août 2003 et mai 2008, comparant l’automesure effectuée toutes les semaines à une mesure classique chaque mois. Etaient inclus des patients présentant une fibrillation auriculaire et/ou porteur de valve cardiaque mécanique, traités par anticoagulant oral (warfarine) au long cours, ayant suivi une formation à l’automesure de l’INR sanctionnée par une évaluation des compétences.
Ce n’est qu’après éducation que les 2922 patients inclus ont été randomisés en deux groupes : groupe « automesure » (une mesure hebdomadaire d’INR au domicile par le patient au moyen d’un dispositif d’automesure, résultat communiqué via un serveur vocal à la clinique des anticoagulants. n=1465) et groupe « mesure de haute qualité en clinique » (une mesure mensuelle d’INR par ponction veineuse en clinique d’anticoagulants. n =1457). Dans les deux cas, l’équilibration a été effectuée par le personnel soignant de la clinique. La durée moyenne de suivi a été de 3 ans, soit un total de 8730 patients-années de suivi. L’analyse statistique a été réalisée en intention de traiter.
Premier enseignement, il n’a pas été mis en évidence de différence significative entre les deux groupes concernant le délai écoulé avant le premier événement clinique majeur, à savoir un accident vasculaire cérébral, une hémorragie majeure, ou un décès (risque relatif 0,88 ; IC95% 0,75-1,04 ; p=0,14). C’était le critère de jugement principal. Une certaine déception pour les partisans de l’automesure à première vue. Cependant la bouteille peut aussi être vue à moitié pleine car le groupe automesure se distingue favorablement avec les critères de jugement secondaire, à savoir : le pourcentage de temps où l’INR se situait dans la zone thérapeutique, la satisfaction du patient concernant le traitement anticoagulant, la qualité de vie globale et la survenue d’événements cliniques mineurs (infarctus du myocarde ou d’autres organes, maladie veineuse thrombo-embolique).
Le pourcentage de temps où l’INR se situait dans la zone thérapeutique était plus élevé dans le groupe automesure (différence absolue 3,8% ; IC95% 2,7-5 ; p < 0,001). La satisfaction du patient était supérieure dans le groupe automesure (différence -2,4 points ; IC 95% -3,9–1,0 ; p = 0,02), ainsi que la qualité de vie (différence 0,155 points ; IC 95% 0,111-0,198 ; p < 0,01). Enfin, il n’a pas été mis en évidence de différence significative de coût entre les deux méthodes de mesure (p = 0,32).
La qualité méthodologique de cette étude (analyse en intention de traiter, effectif important, long suivi, peu de perdus de vue) permet d’accorder un haut niveau de preuve aux résultats : l’automesure hebdomadaire, comparée à la mesure mensuelle de haute qualité en clinique, ne retarde pas la survenue d’accident vasculaire cérébral, d’hémorragie majeure ou du décès. Ceci constaté, l’amélioration des critères secondaires est intéressante, même si le caractère ouvert de l’étude introduit un biais d’évaluation. On notera également que l’automesure a été ici comparée à une mesure de haute qualité en clinique d’anticoagulants, méthode de référence loin de la pratique courante, car peu répandue en pratique. C’est d’ailleurs là où les études précédentes avaient conclu à une supériorité franche de l’automesure. Cette étude THINRS montre que l’automesure est réalisable à grande échelle : 80 % des patients inclus ont acquis les compétences nécessaires à l’automesure après avoir suivi une formation spécifique.
Référence :
- Matchar DB et al. Effect of home testing of international normalized ratio on clinical events ». N Engl J Med. 2010 Oct 21;363 :1608-20
Source : automesure.com® Rédaction Dr. Charlotte Rachline, Dr Nicolas Postel-Vinay pour automesure.com®, novembre 2010
Contre-indications des pilules œstroprogestatives
« Ne pas utiliser si la femme présente l’une des pathologies décrites ci-dessous. En cas de survenue pour la première fois de l’une de ces pathologies lors de la prise d’une contraception orale combinée, interrompre immédiatement le traitement : thrombose veineuse ou antécédent de thrombose veineuse (thrombose veineuse profonde, embolie pulmonaire) ; thrombose artérielle ou antécédent de thrombose artérielle (par exemple infarctus du myocarde), ou signes précurseurs de thrombose (par exemple : angor et accident ischémique transitoire) ; accident vasculaire cérébral (AVC) ou antécédent d’AVC ; présence d’un facteur de risque sévère ou de plusieurs facteurs de risque de thrombose veineuse ou artérielle : – un diabète avec complications vasculaires ; – une hypertension artérielle sévère ; – une dyslipoprotéinémie sévère. prédisposition héréditaire ou acquise à la thrombose veineuse ou artérielle (résistance à la protéine C activée (APC), déficit en antithrombine III, déficit en protéine C, déficit en protéine S, hyperhomocystéinémie et anticorps anti-phospholipides (anticorps anti-cardiolipine, anticoagulant lupique)) ; pancréatite ou antécédent de pancréatite associée à une hypertriglycéridémie sévère; antécédent de migraine avec signes neurologiques focalisés » |
Rédaction équipe médicale automesure.com Source ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). Février 2013. Extrait du RCP d’une pilule estroprogestative de 3ème génération.