Vidéo : comprendre votre traitement contre la tension en trois minutes
Source : Rédacilm réalisé par Imothep .
Copyright Imothep. Avril 2011
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Il existe de très nombreux médicaments destinés à faire baisser la pression artérielle (médicaments antihypertenseurs). Ils sont commercialisés sous plus de 300 noms de marque différents (génériques compris). Beaucoup sont presque identiques, voire exactement identiques. Les médicaments antihypertenseurs se répartissent en six familles (ou classes) principales : diurétiques ; bêtabloquants ; inhibiteurs de l’enzyme de conversion et antagonistes des récepteurs de l’angiotensine ; inhibiteurs calciques ; vasodilatateurs et antihypertenseurs centraux.
Lorsqu’on prend un traitement antihypertenseur, il est non seulement utile d’en connaître le nom, mais aussi d’en connaître la classe et le dosage précis. Ces informations se trouvent sur la boite (et la notice) du médicament. Lorsque vous faites une série d’automesure de la tension en s’aidant de l’application Hy-Result pour en comprendre les résultats, il est utile de compléter non seulement le nom des médicaments pris, mais aussi le nombre de prise par jour et les dosages précis ; pour en savoir plus voir le site www.hy-result.com
De façon générale, tous les médicaments sont susceptibles de de faire ressentir des signes d’intolérance. Heureusement, dans la majorité des cas, la prise d’un médicament antihypertenseur est bien supportée. Il existe cependant des effets propres à chacune des familles d’antihypertenseurs. Les effets indésirables peuvent n’apparaître qu’avec les fortes doses d’antihypertenseurs (les petites doses sont souvent mieux tolérées). Toutes les familles d’antihypertenseurs ont des avantages et des désavantages spécifiques pour tel ou tel patient, il est du rôle du médecin de les choisir, les combiner, en déterminer la dose en fonction des caractéristiques de chaque personne. Certains antihypertenseurs nécessitent des précautions d’emploi dans des situations particulières, ou bien présentent des contre-indications. Par exemple les bêtabloquants sont contre-indiqués en cas d’asthme. Signalons aussi que les antihypertenseurs – comme tous les médicaments – peuvent entraîner en cas d’usage à des doses erronées des inconvénients ou bien des accidents. Ainsi les diurétiques peuvent être à l’origine de déshydratation, (en particulier chez la personne âgée, en cas de fortes chaleurs, de diarrhée, de vomissements). Cet effet non désiré est évité avec une bonne surveillance et une bonne information préalable du patient par le médecin. Nous résumons ci-après les principaux effets indésirables de chaque famille d’antihypertenseurs.
Diurétiques | Besoin d’uriner (pollakiurie), fatigue et impuissance | Les effets gênants des diurétiques se ressentent surtout après la prise du médicament à forte dose. |
Bêtabloquants | Ralentissement du cœur (bradycardie), fatigue, insomnie et cauchemars, asthme | Un ralentissement excessif de la fréquence cardiaque peut-être très gênant notamment à l’effort. Attention à l’utilisation des bêtabloquants avec d’autres médicaments qui eux aussi ralentissent le cœur. Si vous ressentez un malaise, prenez votre pouls au repos pendant une minute (avec une montre) et indiquez le résultat à votre médecin. Vous pouvez aussi noter la fréquence cardiaque sur les autotensiomètres électroniques. |
Inhibiteurs de l’enzyme de conversion | Toux sèche | Sans gravité, mais parfois gênante |
Inhibiteurs calciques | Gonflement des chevilles (œdèmes), maux de tête | Sans gravité, mais parfois gênants |
Inhibiteurs de l’angiotensine | Habituellement bien tolérés | |
Antihypertenseurs centraux | Somnolence, sécheresse de la bouche | À prendre plutôt le soir |
Vasodilatateurs périphériques | Céphalées (maux de tête), tachycardie (accélération du rythme cardiaque) | Ces médicaments sont réservés aux hypertensions insuffisamment contrôlées par les autres médicaments |
Les médicaments antihypertenseurs ont pour but de faire baisser la tension. La baisse de tension ainsi obtenue permet une réduction du risque cardiovasculaire, c’est-à-dire la prévention de la survenue d’une complication de l’hypertension, tels, infarctus, hémorragie cérébrale (accident vasculaire), développement de l’athérosclérose, etc. Les antihypertenseurs agissent par des mécanismes complexes faisant intervenir les fonctions du rein, certaines hormones, ou la dilatation des artères par exemple. Il n’y a pas d’utilité pratique à connaître le détail exact de leurs actions pharmacologiques, par contre il est important de savoir apprécier l’efficacité du traitement (le plus souvent jugé après un mois de traitement). La pratique de l’automesure tensionnelle à domicile est idéale pour ce faire. Il suffit de comparer ses résultats d’automesure avant puis après la modification d’un traitement. La comparaison porte sur la moyenne générale des pressions systolique et diastolique, mais aussi sur les moyennes du matin et du soir. Aidez-vous de l’application Hy-Result pour comprendre comment est votre tension ; pour en savoir plus voir le site www.hy-result.com
Le traitement antihypertenseur a pour but de baisser la tension au-dessous d’une valeur précise, dite « tension cible », c’est « l’objectif tensionnel ». En général, la pression doit être réduite à des valeurs inférieures à 135 mmHg pour la tension systolique, et 85 mmHg pour la diastolique si elle est mesurée en automesure (140/90 avec la mesure au cabinet médical). Chez les personnes hypertendues ayant par ailleurs un diabète ou une insuffisance rénale, la tension cible choisie par le médecin est plus basse encore.
Si l’objectif tensionnel n’est pas obtenu avec un premier médicament (il se peut qu’un médicament ne baisse pas suffisamment la tension, ou même ne donne pas de réponse), le médecin peut remplacer le premier traitement par un médicament d’une autre classe, ou ajouter un second médicament appartenant à une autre classe. Si l’objectif n’est toujours pas atteint malgré cette modification, on peut associer trois médicaments de classes différentes, en veillant à ce qu’un des médicaments soit de la famille des diurétiques. On estime qu’environ un quart des hypertensions artérielles nécessite un traitement associant 3 médicaments. Si cette triple association ne permet toujours pas d’atteindre l’objectif, l’avis d’un médecin spécialiste est requis. Il n’est pas exceptionnel que l’association de quatre, voire cinq médicaments soient utilisés par les médecins spécialistes de l’hypertension. Le choix des différents médicaments est effectué par le médecin. Il tient compte de leur tolérance (on évite autant que faire se peut les médicaments mal tolérés), de leur efficacité et aussi de leurs avantages dans certains cas particuliers. En effet certaines classes sont plus recommandées que d’autres en cas de diabète, de migraine, d’anomalie rénale ou hormonale, par exemple.
« Prenez vos médicaments chaque jour, sans oubli » précise le médecin. Mais il n’est pas si simple de penser à suivre régulièrement cette prescription. Il y a tant de bonnes raisons pour les oublier ! Le week-end on se lève plus tard et certains gestes routiniers sont différents. En vacances on oublie ses comprimés au fond de la valise. En semaine, à la cantine du lieu de travail, il n’est pas forcément facile de prendre ses comprimés devant tout le monde. Bien suivre son traitement, chaque jour, n’est pas toujours simple, même en prenant soin de faire un nœud à son mouchoir !
Pour ne pas les oublier, vous pouvez associer la prise du médicament à un geste machinal et quotidien : la prise du café ou le brossage des dents par exemple. Dans ce cas, rangez vos comprimés près de la boîte de café ou du dentifrice. Si vous avez beaucoup de comprimés à prendre, (ceux pour la tension, mais aussi pour le cholestérol, le diabète ou le mal au dos), l’emploi d’un pilulier peut se révéler très utile. Il s’agit d’une petite boîte en plastique comprenant des compartiments où l’on place les différents médicaments en fonction des jours de la semaine (lundi, mardi, etc…), mais aussi en fonction des horaires de prises (matin, midi, soir, coucher). Ces piluliers s’achètent en pharmacie et parfois en grande surface. Chaque semaine, le pilulier est rempli soit par le patient lui-même, soit par l’infirmière, l’aide soignante ou un proche en cas de manque d’autonomie (patients âgés ou malvoyants par exemple). Autre avantage du pilulier : certains emballages de médicaments sont malaisés à manier (blister), ou bien, en cas de prescription de demi-comprimé, le médicament est difficile à couper. La personne préparant le pilulier évite ces inconvénients aux patients.
Les réponses à ces questions sont conformes aux règles publiées par la Haute Autorité de santé (HAS), organisme dépendant du ministère de la Santé et celles la Société européenne d’hypertension artérielle.
Rédacteurs : Dr. Nicolas Postel-Vinay et Dr. Guillaume Bobrie pour le site automesure.com
Actualisation Avril 2023
> Management of arterial hypertension: home blood pressure measurement is a cornerstone for telemonitoring and self-management.
Postel-Vinay N, Bobrie G, Asmar R, Stephan D, Amar L.
Mhealth. 2023 Apr 4;9:18.
> Home Blood Pressure Measurement and Self-Interpretation of Blood Pressure Readings During Pregnancy: Hy-Result e-Health Prospective Study.
Postel-Vinay N, Shao JD, Pinton A, Servais A, Gebara N, Amar L. Vasc Health Risk Manag. 2022 Apr 15;18:277-287.
> Working Group on Blood Pressure Monitoring and Cardiovascular Variability of the European Society of Hypertension. Home blood pressure monitoring: methodology, clinical relevance and practical application: a 2021 position paper by the Working Group on Blood Pressure Monitoring and Cardiovascular Variability of the European Society of Hypertension.
Parati G, Stergiou GS, Bilo G, Kollias A, Pengo M, Ochoa JE, Agarwal R, Asayama K, Asmar R, Burnier M, De La Sierra A, Giannattasio C, Gosse P, Head G, Hoshide S, Imai Y, Kario K, Li Y, Manios E, Mant J, McManus RJ, Mengden T, Mihailidou AS, Muntner P, Myers M, Niiranen T, Ntineri A, O’Brien E, Octavio JA, Ohkubo T, Omboni S, Padfield P, Palatini P, Pellegrini D, Postel-Vinay N, Ramirez AJ, Sharman JE, Shennan A, Silva E, Topouchian J, Torlasco C, Wang JG, Weber MA, Whelton PK, White WB, Mancia G; J Hypertens. 2021 Sep 1;39(9):1742-1767.
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> Home blood pressure measurement and digital health: communication technologies create a new context.
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Postel-Vinay N, Bobrie G, Ruelland A, Oufkir M, Savard S, Persu A, Katsahian S, Plouin PF.
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> Self-Measurement and Self-Titration in Hypertension A Pilot Telemedicine Study
Guillaume Bobrie, Nicolas Postel-Vinay, Jean Delonca, and Pierre Corvol, for the SETHI Investigators, American Journal of Hypertension 2007 Dec; 20;12
> A Home Blood Pressure Monitoring Study
Comparing the Antihypertensive Efficacy of Two Angiotensin II Receptor Antagonist Fixed Combinations
Guillaume Bobrie, Jean Delonca, Cyril Moulin, Alain Giacomino,
Nicolas Postel-Vinay, and Roland Asmar, for the COmparative Study of Efficacy of Irbesartan/HCTZ with Valsartan/HCTZ Using Home Blood Pressure Monitoring in the TreAtment of Mild-to-Moderate Hypertension (COSIMA) Investigators American Journal of Hypertension 2005 Nov; 18:1482-1488
> Cardiovascular Prognosis of “Masked Hypertension” Detected by Blood Pressure Self-measurement in Elderly Treated Hypertensive Patients
Guillaume Bobrie, Gilles Chatellier,Nathalie Genes,Pierre Clerson,Laurent Vaur,Bernard Vaisse,Joël Menard,Jean-Michel Mallion, JAMA, March 17, 2004 Vol 291, No. 11
> A Century of Arterial Hypertension 1896-1996
Ed Nicolas Postel-Vinay. 213 pp Price * ISBN 0 471 96788 2 Chichester: Wiley, 1996
automesure.com ©
Rédaction Nicolas Postel-Vinay pour le site automesure.com©. Actualisation Mai 2023. Merci de citer en source le site automesure.com si vous utilisez ces éléments.
La mesure de la température doit être fiable et précise. Suivant le type de thermomètre utilisé, les mères peuvent la mesurer dans des sites différents : dans l’anus (voie rectale), l’oreille (voie auriculaire), sous le bras (voie axillaire), sous la langue (voie buccale) ou le front (voie cutanée). La fiabilité des résultats, la facilité de la mesure et le prix des instruments sont tous différents. Voici quelques notions de base :
Thermométrie rectale :
Les thermomètres à mercure sont interdits (le mercure est très toxique et le bris d’un thermomètre expose à un risque d’intoxication), les modèles actuellement commercialisés sont électroniques. Ils permettent une mesure fiable mais il y a des inconvénients : il existe un risque de perforation rectale lorsqu’ils sont mal utilisés ou que l’enfant se débat, ils doivent être lavés très rigoureusement, leur usage peut être vécu de façon très déplaisante. Ils sont indiqués de la naissance jusqu’à 5 ans.
Thermométrie axillaire :
C’est une des mesures les plus faciles à faire, mais hélas … peu fiable. Le thermomètre doit rester sous l’aisselle pendant plus de quatre minutes. Sous le bras la plage normale va de 36,5 ° à 37,3°. De la naissance à deux ans, cette mesure est plutôt de l’ordre du dépistage que de la surveillance d’une infection en cours d’évolution.
Thermométrie auriculaire (ou tympanique) :
Ils mesurent la radiation thermique émise par la membrane tympanique (sans être en contact direct avec le tympan). C’est un bon reflet de la température interne. Les caractéritiques de chaque marque de thermomètre auriculaire varient, ce qui influe sur leur fiabilité et leur utilisation. Il existe des appareils pour les consommateurs et d’autres pour les professionnels. On doit utiliser les thermomètres qui portent le marquage CE.
La thermométrie à infrarouge sur le front au niveau de l’artère temporale sont utiles en dépistage de la fièvre, mais les résultats de mesure peuvent être modifiés par la température de la pièce. Les instructions d’usage peuvent être différentes suivant le modèle de thermomètre.
Sucette thermomètre
Les sucettes thermomètres (thermométrie buccale) sont moins précises. La société canadienne de pédiatrie en déconseille l’usage
Méthode | Plage de température normale |
Rectale | 36,6 à 38°C |
Axillaire | 35,5 à 37,5°C |
Axillaire | 36,5 à 37,5°C |
Tympanique | 35,8 à 38°C |
En pratique que choisir ?
Age | Technique |
De la naissance à 2 ans | Surveillance : Rectale |
De 2 à 5 ans | Surveillance : Rectale En dépistage : axillaire ou tympanique |
Plus de 5 ans | Surveillance : Orale Dépistage : tympanique |
Rédaction par automesure.com 2023
Source : Société Canadienne de Pédiatrie : La mesure de la température en pédiatrie. Paediatr Child Health Vol 5 No 5 July/August 2000. Texte mise à jour en 2015 et reconduit en 2017.
Une étude publiée en janvier 2023 dans la revue Journal of Hypertension indique que la plupart (80 %) des tensiomètres (avec brassard au bras et au poignet) vendus sur internet n’ont pas passé les tests de validation clinique adéquats. Cet état des lieux concerne les ventes sur Amazon dans 10 pays (Europe, Asie, Amérique du Nord et du Sud) pendant un an.
Quatre des 5 appareils automatisés parmi les 100 listes les plus vendues d’Amazon n’avaient pas passé les tests de validation clinique pour l’exactitude et la précision de la mesure de la pression artérielle.
Détail intéressant, que les appareils soient validés ou non beaucoup des évaluations des consommateurs affichent indistinctement 5 étoiles. En Allemagne seuls 35 % des tensiomètres à brassard huméral (se mettant au bras comme recommandé), 31 % au Canada, 5 % en Australie et 3 % en Inde étaient validés.
Comme le recommande depuis toujours le site automesure.com, il ne faut pas acheter un appareil de tension artérielle en ligne sans avoir vérifié qu’il a passé avec succès les tests de validation clinique adéquats. Si vous avez doute, vous pouvez consulter la liste (non exhaustive) d’automesure.com. Certes, les appareils non validés sont moins chers que les appareils validés, mais est-ce une bonne économie que de choisir un appareil peut-être non fiable ?
Rédaction automesure.com ©, 26 janvier 2023.
Grâce à l’action du cœur, le sang coule dans les artères avec une pression. Quand le cœur se contracte, il chasse le sang dans les artères et la pression monte jusqu’à un niveau maximum dit tension systolique, ou pression artérielle systolique. Quand le cœur se relâche, elle baisse à un niveau minimum dit tension diastolique, ou pression artérielle diastolique. Ainsi, la tension varie continuellement.
On parle d’hypertension lorsque la tension artérielle reste en permanence trop haute. Ce diagnostic est posé par le médecin qui s’assure de la permanence de l’élévation par plusieurs mesures notamment par une automesure. Une authentique hypertension doit être traitée, car sinon elle expose, à plus ou moins long terme, à des accidents cardiaques, vasculaires ou cérébraux. Le traitement de l’hypertension diminue les risques de maladies cardiovasculaires.
Lorsque la tension mesurée par le médecin ou l’infirmière au cabinet médical est plus élevée qu’en automesure au domicile elle demeure au-dessous de 135/85 mmHg en moyenne, on parle alors d’hypertension blouse blanche. L’automesure est particulièrement utile pour reconnaître cette situation assez fréquente.
Lorsque la tension est normale au cabinet médical (c’est-à-dire, au-dessous de 140/90 mmHg) et qu’elle est plus élevée en automesure à domicile (donc avec une moyenne supérieure à 135/85 mmHg) on parle alors d’hypertension masquée. Cette situation peut conduire le médecin à proposer un renforcement du traitement.
La tension se mesure avec un appareil nommé tensiomètre. Les mesures peuvent s’effectuer dans des lieux différents : au cabinet médical (ou de l’infirmière, ou du médecin du travail) ; à domicile ; en pharmacie ou bien en ambulatoire. Ces différentes circonstances ne donnent pas, forcément, des résultats équivalents.
Au cabinet du médecin : Le patient est installé confortablement (en position assise ou couchée). Le médecin doit attendre quelques minutes avant d’effectuer la mesure qui est répétée deux à trois fois de suite. Lors de la première consultation, le médecin mesure la tension aux deux bras.
Chez le pharmacien : Les mesures effectuées dans les pharmacies ne sont pas toujours aussi fiables en raison des moins bonnes conditions de repos et de position.
À domicile : l’automesure. Il est possible de mesurer soi-même sa tension en utilisant un appareil électronique automatique. La mesure se fait au domicile, le matin et le soir.
En déplacement, sur toute une journée ou la nuit : la MAPA. Il est possible d’enregistrer la pression artérielle toute une journée ou même la nuit. L’appareil, qui est prêté par le médecin, se fixe à la ceinture, est équipé d’un brassard enfilé autour du bras qui se gonfle automatiquement (tous les quarts d’heure environ). Une mémoire enregistre les résultats qui seront analysés ultérieurement par le médecin. On parle d’Holter tensionnel ou de mesure ambulatoire de pression artérielle (MAPA). Pendant toute la durée de la mesure ambulatoire, le patient garde ses activités habituelles, peut se rendre à son travail ou faire ses courses ; il dort avec l’appareil.
La tension varie en fonction des activités de la vie quotidienne. Elle s’élève transitoirement lors d’un effort, d’une activité physique, d’un sport, d’une émotion, d’un rapport sexuel. À l’inverse, elle baisse pendant le repos et le sommeil. Ces variations naturelles ne sont pas synonymes de maladie : une élévation transitoire de la pression artérielle ne correspond pas forcément à une hypertension artérielle. Le médecin ne parle d’hypertension que si l’élévation est permanente. Seul le médecin fait le diagnostic d’hypertension artérielle.
• En automesure, vaut-il mieux prendre sa tension au bras droit ou au bras gauche ?
L’important est de toujours faire les différentes mesures au même bras. Si vous êtes droitier, mettez le brassard au bras gauche ; faites l’inverse, si vous êtes gaucher. Lors de la première consultation chez votre médecin, la pression artérielle doit être mesurée aux deux bras. En cas de différence importante entre la droite et la gauche, les mesures ultérieures devront être faites au bras où les valeurs les plus hautes ont été retrouvées.
Si vous êtes traité pour hypertension, faires une série d’automesure une semaine avant la consultation avec votre médecin afin de lui communiquer des résultats récents. Demandez à lui, si cette fréquence lui convient, car il peut avoir un avis différent. En règle générale, il n’est pas besoin de mesurer sa tension trop souvent. Faire trop de mesures est rarement utile et source de complications pour l’analyse des résultats.
En règle générale, il n’est pas recommandé de mesurer sa tension au milieu de la journée, en cas de maux de tête, stress, douleur ou après un effort. Les mesures faites dans ces conditions sont difficiles à interpréter. Cependant, dans certains cas, il peut être utile de connaître la valeur de la tension au moment d’un malaise, par exemple, pour repérer une trop forte baisse en position debout. Demandez à votre médecin de vous préciser dans quelle circonstance la mesure doit avoir lieu. Par ailleurs, si vous calculez la moyenne de vos résultats, veillez à ne pas « mélanger » les tensions prises matin et soir avec celles mesurées au moment d’un malaise. Elles doivent être bien différenciées.
automesure.com © 2022
Les réponses à ces questions sont conformes aux règles publiées par la Haute Autorité de santé (HAS), organisme dépendant du ministère de la Santé et celles la Société européenne d’hypertension artérielle.
Rédacteurs : Dr. Nicolas Postel-Vinay et Dr. Guillaume Bobrie pour le site automesure.com
Dès 1997, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a souhaité que l’on distingue les termes de télémédecine et de télésanté (telehealth) en réservant au premier l’utilisation de moyens de transmissions à des fins cliniques et curatives. Depuis, de longues discussions ont lieu et dans son rapport de juillet 2013 sur le sujet la Haute autorité de santé (HAS) souligne combien « la confusion sémantique pouvait exister entre le domaines de la e-santé, la télésanté et la télémédecine ». E-santé : ce terme (e-Health) a été employé dès 1999 par John Mitchell (Sidney – Australie) lors du 7e congrès international de télémédecine. On retiendra ici que c’est un terme fourre tout qui désigne l’usage combiné d’internet et des technologies de l’information dans un but de santé (au sens large : prévention, éducation sanitaire, soins, vente en ligne de services ou de produits ayant trait à la santé). Automesure : le terme d’automesure (self-measurement) désigne le fait de mesurer soi-même un paramètre de santé. On peut considérer que l’automesure remonte au XIXe siècle avec l’entrée des balances et des thermomètres au domicile des malades. La pratique de l’automesure est scientifiquement étudiée depuis plus de cent ans. Dans les années 1980 quelques appareils ont pu être connectés, donc avant l’apparition d’internet. Par exemple, un tensiomètre transmettait ses chiffres par le minitel français. Depuis cette date, certains services hospitaliers sont équipés avec des appareils connectés via les lignes téléphoniques utilisés dans un cadre de télémédecine (voir ce mot). L’équipe médicale d’automesure.com a été impliquée dans ces étapes pionnières. Ce n’est que depuis 2006 que l’automesure via des appareils connectés aux téléphones portables (smartphones) vendus au grand public est apparue. Ubimédecine : Ce terme a été proposé pour la première fois en 2011 par le Dr Nicolas Postel-Vinay lors d’une conférence au Collège de France. Il désigne la possibilité de faire se rejoindre les règles de la télémédecine (voir ce mot) et l’utilisation des capteurs connectés qu’ils soient disponibles dans un cadre professionnel ou grand public. Télémédecine : Le plus simple pour le public français est de bien suivre les actions autorisées sous le terme de télémédecine selon le cadre réglementaire du décret du 19 octobre 2010. Il importe en effet de connaitre le périmètre des mots. La téléconsultation permet à un professionnel médical de donner une consultation à distance à un patient. Un professionnel de santé peut être présent auprès du patient et, le cas échéant, assister le professionnel médical au cours de la téléconsultation. La téléexpertise permet à un professionnel médical de solliciter à distance l’avis d’un ou de plusieurs professionnels médicaux en raison de leurs formations ou de leurs compétences particulières, sur la base des informations médicales liées à la prise en charge d’un patientLa télésurveillance médicale permettre à un professionnel médical d’interpréter à distance les données nécessaires au suivi médical d’un patient et, le cas échéant, de prendre des décisions relatives à la prise en charge de ce patient. L’enregistrement et la transmission des données peuvent être automatisés ou réalisés par le patient lui-même ou par un professionnel de santé. La téléassistance médicale permet à un professionnel d’assister à distance un autre professionnel de santé au cours de la réalisation d’un acte. Pour être complet, précisons qu’à ces quatre termes, le décret ajoute celui de « réponse médicale apportée dans le cadre de la régulation médicale » lequel concerne la gestion des urgences à distante type centre 15. |
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Rédaction Nicolas Postel-Vinay pour le site automesure.com©. Actualisation Mai 2023. Merci de citer en source le site automesure.com si vous utilisez ces éléments.
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Rédaction Nicolas Postel-Vinay pour le site automesure.com©. Actualisation Mai 2023. Merci de citer en source le site automesure.com si vous utilisez ces éléments.
De nombreuses personnes utilisent des technologies portables de santé mobile, montres ou bracelets (wearables) qui se qualifient de produits de « bien-être » (wellness). Pour échapper aux exigences de la réglementation médicale, cette catégorie « wellness » renonce aux fonctions de diagnostic et déclare qu’elle ne fait que du « pré-diagnostic ». Ceci est indiqué aux consommateurs sur les notices d’utilisation par des avertissements comme cet exemple : « cette application ne convertit pas votre iPhone ou Apple Watch en un appareil médical et n’est pas destinée à être utilisé dans le diagnostic, la surveillance, la prévention ou le traitement d’une maladie ». Dans leur mode d’emploi ces capteurs parlent de « pré-diagnostic », un terme médicalement peu clair.
Mais les utilisateurs lisent-ils, comprennent-ils et respectent-ils de tels avertissements ? Et qui serait responsable si les patients (voir certains médecins) utilisaient ces applications « wellness » à des fins de diagnostic ? Un article de la revue nord-américaine JAMA répond à ce questionnement. Nous le résumons et le commentons ici.
Parmi les applications permettant des « pré-diagnostics », on peut donner les exemples de logiciels pour smartphone qui suivent les habitudes de toux des utilisateurs (pour en analyser la fréquence et l’intensité), les applications qui suivent les mouvements et la fréquence cardiaque afin de détecter les activités ressemblant à des crises et alerter les contacts d’urgences ; ou d’autres qui utilisent la respiration pour mesurer et suivre le métabolisme du corps. Ces dispositifs peuvent être utilisés comme une première étape pour l’évaluation de la santé et s’appuyer sur elles pour identifier une maladie ou un état. Les utilisateurs peuvent communiquer leurs données à un médecin pour les intégrer dans une évaluation ou l’adaptation d’un traitement. Enfin, à mesure que ces produits se multiplieront et gagneront en fiabilité, les médecins pourraient même en recommander certaines.
Qui est responsable si un produit ne parvient pas à détecter une crise ?
Ces produits se situent dans une zone juridique grise. Qui serait tenu pour responsable si un produit ne parvenait pas à détecter une crise ? Qui serait responsable si un patient (ou un médecin) utilise un produit pour détecter des crises d’asthme alors qu’il ne le fait pas ? Vers qui se retourner si un appareil déclenche des alertes inappropriées conduisant à une conduite de santé non appropriée (comme des recours trop fréquents, stressants et coûteux à des services d’urgences, voir à la mise en route de traitements inutiles) ? En l’état actuel de la réglementation, la responsabilité liée à l’utilisation de ces produits est incertaine, surtout lorsque les dispositifs n’ont pas été certifiés par les autorités de santé (telle la FDA aux Etats-Unis).
Des litiges en perspective ?
Les personnes s’estimant lésées par ces produits peuvent être tentées de poursuivre les fabricants ou d’évoquer des fautes médicales professionnelles dans l’espoir d’obtenir des dommages-intérêts. A ce jour, ces questions n’ont pas encore fait l’objet de litiges, mais les réclamations sont susceptibles de survenir à mesure que l’usage de ces technologies se banalise. Par exemple, le cas pourrait être sensible pour un appareil surveillant la saturation en oxygène du sang et le pouls des nourrissons.
Un fabricant peut être tenu responsable des blessures causées par des produits défectueux par en raison de défauts de fabrication ou de conception (un fabricant est responsable si le produit a causé le préjudice pendant une utilisation prévue, celle à laquelle le produit est habituellement destiné ou celle à laquelle le producteur sait qu’il sera utilisé). Si la fiabilité de la réponse de l’appareil dépend des conditions d’utilisation (et c’est souvent le cas), on note que les avertissements en ce sens ne valent pas ipso facto de clause de non-responsabilité pour le fabricant.
Les médecins pourraient rencontrer des questions de responsabilité non résolues lorsqu’un patient leur apporte des informations à partir d’un produit dit de « pré-diagnostic », en particulier lorsque l’appareil ou l’application utilise l’intelligence artificielle ou une autre technologie opaque. Il sera difficile pour les médecins d’interpréter la signification d’un signal de toux particulier, de données biologiques ou d’un mouvement capté (semblable à une crise) enregistré par un produit de pré-diagnostic sans connaitre sur les méthodes et la fiabilité dont le produit recueille des données ou transforme ces données en informations.
En cas de données non fiables, utilisateurs, fabricants et médecins pourraient se défausser l’un sur l’autre
En cas de litige, des préoccupations sur la qualité des données seront soulevées par les fabricants et les médecins pourraient se reporter sur le rôle de l’utilisateur dans la génération de données. Par exemple, une application d’analyse de la toux demande aux utilisateurs d’initier une session, puis de collecter des données en milieu ambiant chaque fois que l’application est déclenchée, ce qui peut se produire dans des environnements inadaptés à une collecte de données fiables. Les fabricants pourront faire valoir que l’utilisateur était en faute parce qu’il a collecté des données de façon incorrecte. Lorsque les médecins sont impliqués dans l’interprétation des informations, les fabricants pourront prétendre que c’est le médecin qui a fait une erreur. Le médecin, quant à lui, pourra faire valoir que le produit de prédiagnostic n’était pas suffisamment fiable. Ces points de vue différents créent un flou de responsabilité dont le demandeur peut sortir sans indemnisation.
Dans l’attente d’une évolution de la réglementation, restez attentifs aux conseils d’automesure.com
Conscients de ces difficultés, les législateurs seront amenés à faire évoluer la réglementation. Dans l’attente, patients, professionnels de santé doivent être très attentifs aux validations scientifiques des appareils et leurs applications ainsi qu’au respect des conditions de bon usage. Ce que les analyses du site automesure.com rappellent toujours !