Vous trouverez ci-dessous nos conseils pour bien mesurer vous-même votre tension artérielle.
Bien choisir son tensiomètre
Il existe 2 types d’appareils : des tensiomètres au bras et des tensiomètres au poignet.
Pour des mesures plus fiables, les médecins recommandent les appareils avec brassard au bras. De nombreux tensiomètres sont commercialisés. Depuis 2006, ils sont porteurs de la norme CE et fiables.
• Enfilez le brassard au niveau de votre bras, à environ 2 cm au-dessus de la pliure du coude le tuyau étant dirigé vers votre main.
• Placez votre bras dénudé sur la table, paume de la main vers le haut, à la hauteur de votre cœur (au niveau de votre poitrine à la hauteur de votre sein). Votre bras doit être fléchi comme sur le dessin.
• Déclenchez l’appareil pour gonfler le brassard : pendant le gonflage et le dégonflage ne bougez pas et restez détendu.
Puis mesurez votre tension plusieurs jours de suite
3 mesures consécutives (à 1-2 minutes d’intervalle), le matin : avant le petit déjeuner (avant de prendre ses médicaments).
3 mesures consécutives (à 1-2 minutes d’intervalle), le soir : avant le coucher.
3 jours de suite au minimum, et si possible pendant 5 à 7 jours.
Recopiez tous vos résultats
Inscrivez toutes les mesures sur la fiche de relevé d’automesure. Tous les chiffres sont nécessaires à votre médecin pour permettre une interprétation. Même si certaines mesures vous paraissent fausses ou incohérentes ne les modifiez pas.
Rapportez votre relevé d’automesure à votre médecin lors de la prochaine consultation.
L’application Hy-Result génère un rapport au format PDF que vous pouvez conserver et communiquer. Si votre tension est classée en zone orange ou rouge il est justifié de contacter son médecin en lui montrant le rapport. Pour accéder à l’application Hy-Result voir le site dédié : www.hy-result.com
COMMENT NOTER MES RÉSULTATS ?
SYS correspond à pression artérielle systolique.
DIA correspond à pression artérielle diastolique.
PULSE correspond au rythme cardiaque : il n’est pas besoin de recopier ce chiffre.
Les chiffres lus à l’écran de votre tensiomètre doivent être recopiés à l’identique.
Par exemple, si vous lisez 118, recopiez exactement 118, mais n’écrivez pas 11,8 et n’arrondissez pas le chiffre (en écrivant 120 ou 12, par exemple).
COMMENT COMPRENDREMES RÉSULTATS ?
Pour savoir si vous tension est bonne ou pas, utilisez l’applicationHy-Result. En fonction de votre situation médicale (âge, sexe, traitement ou pas, diabète ou pas, etc) le système classera vos résultats en zones de couleur et vous donnera des conseils de conduite à tenir.
Utilisation d’un oxymètre de pouls : pas si simple
Dans un article publié par la revue Médicale Suisse, les docteurs Dany Baud et Nicolas Postel-Vinay détaillent les avantages et les limites de l’utilisation des oxymètres de pouls (appelés encore saturomètres) par les patients ou les professionnels. En deux mots, l’appareil est simple à utiliser mais il est difficile, voire impossible, d’interpréter le résultat affiché sans connaitre précisément la situation du patient. Voici quelques extraits publiés ici avec la permission de l’éditeur.
« D’abord utilisés aux blocs opératoires et en salles de réveil, les oxymètres de pouls occupent, aujourd’hui, une place incontournable dans la pathologie pulmonaire surtout à l’hôpital, mais aussi désormais à domicile. Si le maniement du dispositif ne pose pas de grandes difficultés, en revanche, la véritable question est de préciser ce qu’un utilisateur non professionnel (patient, famille, aidant) peut faire des résultats. (…). À quelles conditions l’automesure de la SpO2 peut-elle permettre à un patient d’évaluer l’évolution et la gravité de sa situation, puis de réagir en conséquence (par exemple, consulter ou appeler un service d’urgences) ? L’enjeu est d’apprendre au patient à utiliser cette mesure afin d’améliorer sa propre prise en charge.
(…) Les résultats de l’oxymétrie ne peuvent pas être interprétés sans prise en compte de la nature de la pathologie du patient et du contexte clinique. En omettant ces réserves, trop de publicités accompagnant les ventes d’oxymètres véhiculent une trompeuse notion de simplicité.
En pratique, un résultat normal écarte une hypoxémie
Le principal message pour un patient est qu’un résultat normal de saturométrie permet d’écarter une hypoxémie (un peu comme un thermomètre à infrarouge sans contact permet d’écarter une fièvre). À cette étape, la lecture du résultat est binaire : soit la SpO2 est normale (≥ 95 %), soit elle ne l’est pas (car inférieure à cette valeur). Patients et aidants doivent être avertis que l’interprétation des valeurs basses et donc les choix de conduite à tenir, peuvent parfois se révéler complexes. Pour ce qui est des messages simples — voire simplistes —, on peut indiquer au patient ; qu’il est parfois opportun de vérifier l’évolution des variations dans le temps (à quelques dizaines de minutes ou heure d’intervalle); qu’il est utile deconnaître sa valeur « habituelle » à titre de référence.
Covid : la surveillance de la SpO2 est utile et faisable au domicile
En cas de Covid, la plupart des patients atteints de forme pneumonique grave ne ressentent pas initialement d’essoufflement. (…) Une autosurveillance oxymétrique des patients Covid ou suspects de Covid au sortir des services d’urgences et ne nécessitant pas une hospitalisation permet de dépister ceux qui devront l’être dans un deuxième temps. La mesure peut être réalisée par le patient (automesure) ou par des intervenants au domicile, avec connexion parfois à des plateformes de télémédecine. Le service médical rendu de la surveillance de l’oxymétrie dans la pneumopathie Covid est majeur.
Asthme : ne pas se tromper d’outil d’automesure. Le patient ne doit pas se tromper de mesure : l’appareil d’autosurveillance de l’asthme est d’abord le peak-flow (mesure du débit de pointe) et on ne recommande pas l’usage d’un oxymètre aux asthmatiques.
BPCO : des valeurs isolées de SpO2 potentiellement trompeuses.
L’automesure de la SpO2 par un patient souffrant de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est potentiellement trompeuse car sa valeur n’est pas nécessaire pour identifier une exacerbation, ni en définir seule sa gravité potentielle.
Quelles tâches et compétences confier au patient ?
Les réserves faites plus haut montrent les difficultés à transcrire les connaissances, la mesure et l’interprétation de la SpO2 en objectifs pédagogiques à atteindre pour un patient porteur d’une maladie respiratoire chronique (avec ou sans oxygénothérapie). Rappelons ici que tout objectif d’éducation thérapeutique doit être réaliste, cliniquement pertinent et sûr ; c’est-à-dire sans ambiguïté et sans conséquence néfaste possible. Devant ces difficultés, la communication depuis le domicile d’un résultat d’oxymétrie à un professionnel via un système de télémonitoring ou de la téléconsultation peut avoir un intérêt puisque l’interprétation du résultat reste du rôle du professionnel. Dans ce contexte, il s’agit d’automesure et non pas d’autogestion. Par exemple, en cas de pathologie aiguë pulmonaire ou cardiaque, une SpO2 inférieure à 92 % participe aux critères d’hospitalisation, ou chez le nourrisson porteur de bronchiolite une SpO2 inférieure à 94 % est un signe de grav
Conclusion sous forme de notions clés
L’oxymètre de pouls est un instrument incontournable pour les professionnels de santé.
Son intérêt premier est d’écarter une hypoxémie.
En cas de Covid, la surveillance de la SpO2 permet de détecter l’hypoxémie prédictive d’une évolution défavorable.
Une compréhension insuffisante des résultats de SpO2 peut être à l’origine de décisions inadaptées.
Le conseil d’usage d’un oxymètre de pouls doit obligatoirement être associé à une éducation thérapeutique.
Pour une personne saine, la mesure de l’oxymétrie au moyen d’une montre connectée dans n’importe quelle circonstance n’a pas de sens médical.
Chez les sportifs, l’automesure de l’oxymétrie réalisée dans une intention performative, n’est qu’une illusion sanitaire.
Contrairement au thermomètre ou la balance, l’oxymètre de pouls n’a pas sa place dans l’armoire à pharmacie familiale.
Référence : Baud, D., Postel-Vinay N. Utilisation d’un oxymètre de pouls au domicile par les patients en vue d’une autogestion. Pertinence, difficultés et mésusages. Rev Med Suisse. 2022; 8 (785): 1173–1176.
On trouve à la vente sur internet des oxymètres de pouls bon marché et des échanges sur l’utilité de ces appareils pour un usage par des non médecins. Qu’en penser ?
Un oxymètre de pouls connecté pour les asthmatiques ? Non merci
Les oxymètres de pouls sont en vente libre. Certains sont connectés et des publicités en vantent l’utilité pour la surveillance des crises d’asthme. Ce n’est pas probablement une bonne idée car ils manquent de fiabilité dans cette indication. Une crise d’asthme grave peut mettre un patient en danger avant que la saturométrie en oxygène ne baisse. Au total, l’équipe médicale d’automesure.com déconseille l’utilisation des oxymètres de pouls pour l’autosurveillance de l’asthme (lire plus haut)
Pour en en savoir plus voir notre article paru dans Info Respiration Accès à l’article
Les meilleures modalités de détection de la BPCO par les non-pneumologues en 2013 donnent encore et toujours lieu à des débats animés. Des stratégies basées sur les facteurs de risque, les symptômes, la mini-spirométrie ou la spirométrie, isolées ou associées, ont fait l’objet de multiples travaux avec des résultats variables.
La mesure du rapport VEMS/VEM6 par minispirométrie (Piko-6®, Néo-6®, BPCO-6®) a notamment été préconisée par certains. La fiabilité technique de ces dispositifs est bien établie, mais une limite notable à leur utilisation est la nécessité de manœuvres expiratoires de bonne qualité, faisant intervenir une composante humaine par essence moins robuste : ainsi, plusieurs études dont certaines en France ont montré un taux élevé de mesures incorrectes, allant jusqu’à dépasser 50 %. En cause, un manque de formation, d’expérience et de pratique de la part des professionnels sollicités. Quoi qu’il en soit, se pose aussi la question du seuil « d’alerte » du rapport VEMS/VEM6 à prendre en compte pour déclencher le recours à une « vraie » spirométrie de confirmation diagnostique. Une étude Canadienne, COLD (Canadian Obstructive Lung Disease study) a voulu répondre à cette question en étudiant les spirométries de 2 911 sujets de plus de 40 ans. Les caractéristiques diagnostiques du rapport VEMS/VEM6 ont été étudiées en prenant deux références : le VEMS/CVF < 0,70 (seuil fixe) et < limite inférieur de la normale (LIN). Le meilleur seuil fixe de VEMS/VEM6 pour détecter un VEMS/CVF<0,70 est de 0,77, avec une sensibilité de 94,3 % et une spécificité de 87 %. Lorsque la référence est le VEMS/CVF < LIN, le meilleur seuil fixe de VEMS/VEM6 est 0,75, avec une sensibilité de 91,4 % et une spécificité de 91,6 %. Des résultats importants pour tous ceux qui voudraient promouvoir l’utilisation de ces outils en première ligne des stratégies de détection de la BPCO.
Pourquoi mesurer son souffle quand on est fumeur ?
Le simple fait de fumer est un motif suffisant pour vous inquiéter de votre souffle. E, effet le tabac abîme fortement le système respiratoire, bouche les bronches, favorise les infections du poumon et le cancer. Même si vous ne vous plaignez d’aucun trouble, vous avez peut-être déjà une atteinte de vos poumons. Tout fumeur qui tousse et crache souffre déjà d’une maladie appelée BronchoPneumopathie Chronique Obstructive, ou BPCO. Cette bronchite entraîne un handicap majeur et raccourcit l’espérance de vie. L’essoufflement est le signe d’une atteinte respiratoire liée au tabac déjà avancée. Cependant, la sensation de manque de souffle peut passer inaperçue. C’est le cas si vous vous adaptez aux limitations de vos capacités (par exemple en évitant de prendre des escaliers) ou si vous pensez que votre essouflement est normal en l’attribuant à tort à d’autres facteurs (« c’est l’âge », « je prend du poids », « je n’ai plus le temps de faire du sport »). Si vous fumez, posez-vous la question de savoir si vous n’êtes pas essoufflé en raison de la toxicité du tabac. N’hésitez pas à demander à votre médecin si une mesure de votre souffle (appelée « spirométrie », ou « exploration fonctionnelle respiratoire ») peut vous être utile.
Comment ? Qu’appelle t-on spirométrie ?
Le volume d’air déplacé à chaque respiration normale est appelé « volume courant. » Le volume qui reste dans les poumons à la fin d’une expiration est appelé « volume résiduel ». La différence entre « gonflé à fond » et « vidé à fond » est la capacité vitale (en abrégée « CV »).
Qu’est ce que le VEMS ?
La quantité d’air qui sort des poumons pendant la première seconde de l’expiration forcée s’appelle le « volume expiré maximal en une seconde », (en abrégé VEMS). Si le rapport du VEMS et de la CV, (VEMS/CV), est inférieur à 75%, on en déduit qu’il y a une obstruction des bronches, et donc BPCO dans le cas d’un fumeur. Plus le VEMS est diminué, plus la BPCO est sévère.
Qu’est-ce que la courbe débit-volume ?
En mesurant votre souffle, votre médecin étudiera également ce que l’on appelle la courbe débit-volume. Au lieu de représenter les changements de volume pulmonaire en fonction du temps on représente le débit inspiratoire ou expiratoire (la force de l’inspiration ou de l’expiration) en fonction du volume pulmonaire. Plus le poumon est gonflé, plus l’on est capable de souffler fort. Plus on a vidé d’air, moins on est fort pour continuer à en vider (on éteint plus de bougies au début du souffle sur le gâteau qu’à la fin). Le débit expiratoire diminue donc avec la diminution du volume pulmonaire, la courbe dessinant, normalement, un triangle. En cas de BPCO, l’effort expiratoire va écraser les bronches malades et diminuer le débit expiratoire pour un volume donné. Au début, ceci ne se voit que pour les volumes pulmonaires les plus bas, puis pour des volumes de plus en plus élevés. Le triangle se creuse. En superposant la courbe normale attendue et la courbe réelle, on peut avoir une visualisation schématique de l’importance de la perte de fonction respiratoire.
Quelles anomalies du souffle sont recherchées ?
Pour dépister une BPCO, on étudie le rapport entre le volume maximal expiré en une seconde (VEMS) et le volume total qu’il est possible de déplacer, la capacité vitale (en abrégé « CV »). Ce rapport, VEMS/CV, doit normalement être supérieur à 75%. On peut, pour simplifier remplacer la capacité vitale par la mesure du volume maximal expiré en 6 secondes (en abrégé VEM6). Le rapport VEMS/VEM6 doit normalement être supérieur à 80%.
Mesurer seul ou avec votre médecin ?
Il est possible de mesurer son souffle seul (c’est notamment utile pour se surveiller lorsque l’on est asthmatique), mais il faut voir son médecin pour dépister une BPCO. Le généraliste peut effectuer une première mesure avec un spiromètre miniaturisé pour dépister une anomalie. A lui de juger ensuite si une mesure plus complète est nécessaire ou pas. Si oui, il vous adressera chez un spécialiste (pneumologue).
Avec quels appareils
Les appareils de mesure du souffle sont nombreux et plus ou moins performants. Il existe deux principales familles d’appareil, les « spiromètres » et les « pléthysmographes ». Il existe aussi des spiromètres électroniques miniaturisés dont l’utilisation est simplifiée. Ces derniers permettent un dépistage de la BPCO, par exemple au travers de la mesure du rapport VEMS/VEM6, mais en cas d’anomalie, une vérification est nécessaire au moyen d’un appareil plus performant.
Le souffle se mesure dans le but de mieux connaître l’état des poumons et de la respiration. À domicile, vous pouvez mesurer vous-même votre souffle avec un petit appareil appelé débitmètre de pointe. Chez le médecin (cabinet médical, hôpital) on peut mesurer le souffle avec des appareils plus précis appelés spiromètres. Dans certains cas les généralistes utilisent aussi les débitmètres de pointe.
Comme l’indique les paquets de cigarettes, le tabac nuit gravement à la santé. Parmi les nombreuses maladies provoquées par le tabac, figure la bronchite chronique, maladie qui peut conduire à une insuffisance respiratoire. On devient de plus en plus souvent essoufflé au moindre effort. Dans les formes graves, le poumon ne peut plus utiliser l’oxygène de l’air.
Parmi dix fumeurs, huit à neuf vont souffrir de bronchite chronique : ils vont tousser et cracher en particulier le matin. Parmi dix fumeurs, deux à trois vont devenir insuffisants respiratoires et donc souffrir d’une maladie invalidante qui est l’une des premières causes de décès. Si vous êtes fumeurs, il se peut que votre souffle soit déjà altéré sans même que vous le sachiez car l’installation de l’insuffisance respiratoire est progressive et insidieuse. La mesure du souffle avec un débit-mètre de pointe peut dépister cette anomalie. Un test anormal est sûrement le signe d’une atteinte des voies aériennes. Mais un test normal ne permet pas à coup sur d’éliminer une atteinte débutante. Parlez en à votre médecin.
Attention, même si votre souffle s’avère normal, il est essentiel pour préserver votre santé que vous cessiez de fumer. En effet le tabac, sous forme de cigarettes, de pipes ou de cigares, provoque des cancers, abîme le cœur et les artères.
Cette fiche de 4 pages explique comment prendre sa tension et utiliser l’application Hy-Result®. Elle est remise par le médecin ou l’infirmière ou bien téléchargée sur internet. Lisez là attentivement et imprimez la pour recopier vos mesures.