Nos smartphones veulent tout mesurer ! Même notre pression artérielle et cela sans équipement spécial … Que penser de cette nouveauté ?
Pour mesurer sa tension artérielle, il est nécessaire de disposer d’un tensiomètre, aussi appelé manomètre. Cet appareil équipé d’un brassard gonflable qui entoure le bras (ou le poignet) a été inventé à la fin du XIX e siècle et tous les médecins du monde l’utilisent. Depuis les années quatre vingt, les tensiomètres sont devenus faciles à utiliser par les patients eux-mêmes grâce aux autotensiomètres électroniques dits « tensiomètres oscillométriques » (qui sont aussi utilisés par les médecins). Depuis 2006, leur vente en France est soumise à un contrôle de qualité dans le cadre du marquage CE. Depuis 2011, certains de ces tensiomètres sont directement connectés à un smartphone. Les meilleurs d’entre eux ont passé des tests vérifiant leur qualité leur permettant d’être classés comme « dispositif médical » (medical device en anglais) ce qui est un gage de qualité. Ceux là, sont équipés d’un brassard s’enfilant autour du bras ou du poignet sachant qu’il est préférable de choisir un tensiomètre s’adaptant autour du bras).
Dans l’état actuel des connaissances, seul un manomètre relié à un brassard permet la mesure de pression artérielle. Mais depuis 2014, une nouvelle façon de mesurer sa pression artérielle est proposée par l’application « instantbloodpressure ». Et cela sans tensiomètre ! Un gadget ?
Comment cela fonctionne-t-il ?
La mesure de la tension juste en posant le bout du doigt sur la caméra de smartphone ? Le site internet proposant cette application ne comporte que très peu d’informations. Nous supposons qu’il s’agit d’utiliser les accéléromètres du smartphone pour détecter la contraction cardiaque, et la caméra sert à détecter l’arrivée du flux sanguin dans le doigt. Plus la pression artérielle est basse, moins les artères sont pressurisées, plus elles sont souples et plus ce temps est long. Il est vraisemblable que les promoteurs de cette application ont calibré ces temps de transit en termes de pression artérielle. Mais nous n’en savons pas plus. Cette toute nouvelle technique semble intéressante et ses bases physiques paraissent rationnelles. Mais … peut –on s’en servir d’un point de vue médical.
Peut-on s’en servir à des fins médicales ?
La réponse actuelle est clairement NON. Nous ne savons rien de la fiabilité de cette technique. D’ailleurs, le fabricant (Aura Labs, inc) précise bien sur son site internet que ce dispositif n’a pas été validé et qu’il ne peut pas être considéré comme dispositif médical. Sur son site, il présente son application comme dédiée à un « usage récréatif et non médical ». Il est donc totalement prématuré de recommander cette technique de mesure en absence de données tangibles sur la validité de la calibration.
Dans une réponse ouverte à la lettre de la FDA, l’entreprise avouait reconnaître « Sida Info Service en mars 2011 a délivré l’avertissement suivant : « Attention, des tests de dépistage du virus du sida non conformes à la législation française sont régulièrement proposés sur Internet. Ces tests de dépistage à domicile se font à partir d’un prélèvement salivaire. Leur validation par un organisme international est souvent fantaisiste. Sida Info Service vous invite à la plus grande prudence lorsque vous tombez sur ce type de test de dépistage. Le droit français n’autorise que les tests sanguins, et non les tests salivaires. Cependant en Avril 2013 le Conseil national du sida vient de rendre un avis favorable sur leur principe d’utilisation. Ce qui était considéré comme non conforme pourrait donc devenir autorisé. reste à savoir avec quel dispositif.
Pour en savoir plus, voir notre rubrique autotests VHI
Depuis Avril 2017 la société 23anMe est autorisée à vendre directement aux consommateurs des autotests de susceptibilité génétique portant sur dix maladies.tique comprend désormais les maladies de Parkinson ou d’Alzheimer qui sont des pathologies aussi fréquentes qu’effrayantes. Lire
Retour sur l’interdication de commercialisation des autotests en Novembre 2013
Autotests génétiques vendus directement au grand public : La FDA met un coup d’arrêt bienvenu aux dérives possible d’une génétique au marketing commercial trop éloigné de l’éthique des soins
La Food and Drug Administration (FDA), Agence Américaine de certification des produits alimentaires et médicamenteux a sommé la société de biotechnologie 23andMe, spécialisée dans le dépistage génétique, de ne plus commercialiser ses autotests (à 99 $ l’unité, soit 73 €) dans une lettre d’avertissement (Warning Letter) datée du 22 novembre 2013.
Comme l’explique le British Medical Journal qui se fait le relai de cette information dans son édition du 27 novembre 2013, le processus est simple. Les consommateurs fournissent un échantillon d’ADN en crachant dans le « kit de salive » fournit par l’entreprise, puis le renvoient par la poste pour analyse. La société 23andM affirme que son « Service de Génome Personnel » (PGS) serait capable d’identifier plus de 250 marqueurs de risques génétiques de maladie ou de réactions indésirables aux médicaments. Et à ce jour, elle aurait déjà ainsi génotypé plus de 500 000 clients.
Une entreprise de génétique qui abusait des formules marketing
Mais dans une lettre cinglante, Alberto Gutierrez, Directeur à la FDA du bureau du diagnostic in vitro et de l’hygiène radiologique, a imputé ladite entreprise, cinq ans après avoir commencé à commercialiser son service de test génétique, qu’elle n’avait jamais fourni à la FDA les informations nécessaires à l’approbation officielle du test, ni même transmis les études exigées. Malgré de cette absence de conformité, l’entreprise commençait déjà ses nouvelles campagnes marketing, qui selon Alberto Gutierrez, « montrent que vous prévoyez d’étendre l’utilisation du PGS et le nombre de consommateurs, sans obtenir l’autorisation marketing de la FDA ».
L’autorisation réglementaire est nécessaire puisque le produit de l’entreprise est un dispositif utilisé dans le diagnostic de maladie, dans son traitement et sa prévention. La FDA a trouvé « particulièrement concernant » que l’entreprise puisse prétendre évaluer les risques des consommateurs face au cancer ou des médicaments comme la warfarine.
Par exemple, selon Alberto Gutierrez « si l’évaluation du risque du gène BRCA de développer un cancer du sein ou des ovaires révèle un faux positif, cela peut conduire un patient à subir une chirurgie prophylactique, une chimiothérapie, ou d’autres opérations dangereuses qui ne sont pas nécessaires, et au contraire, un résultat négatif qui ne l’est pas empêcher le patient de connaître et de traiter un risque potentiel ».
« Concernant l’évaluation des réactions possibles aux traitements médicamenteux, les patients pourraient être tentés de gérer eux-mêmes leur traitements, en modifiant les doses voire abandonner un traitement selon les estimations du test ».
Dans une réponse ouverte à la lettre de la FDA, l’entreprise avouait reconnaître « que nous n’avons pas respecté les attentes de la FDA dans la chronologie de notre communication. Notre relation avec la FDA est très importante pour nous et nous nous engageons à aborder avec elle toutes ses préoccupations ».
Sources :1- Food and Drug Administration. Inspections, compliance, enforcement, and criminal investigations: 23andMe, Inc, 11/22/13. www.fda.gov/ICECI/EnforcementActions/ WarningLetters/2013/ucm376296.htm. 2- FDA halts sale of genetic test sold to consumers alts sale of genetic test sold to consumers. BMJ 2013;347:f7126 doi: 10.1136/bmj.f7126. Published 27 November 2013.
C’est reparti ! Après avoir donné un coup d’arrêt à la société 23anMe lui interdisant en 2013 de commercialiser certains autotests génétiques par internet, les autorités de santé nord américaines (la Food and Drug Administration) redeviennent permissives quatre ans plus tard. Depuis Avril 2017 la société 23anMe est autorisée à vendre directement aux consommateurs des autotests de susceptibilité génétique portant sur dix maladies. Autrement dit, les autotests génétiques en libre accès sont à nouveau disponibles via internet. Cette fois, le kit de « susceptibilité » génétique comprend désormais les maladies de Parkinson ou d’Alzheimer qui sont des pathologies aussi fréquentes qu’effrayantes.
En pratique pour avoir accès au GHR (Personal Genome Service Genetic Health Risk), il suffit de commander d’un clic sur internet le kit (199 dollars US). Une fois reçu le matériel on dépose de la salive dans un tube et on le place dans une enveloppe prépayée. Reste ensuite quelques 6 à 8 semaines (d’angoisse ?) avant de recevoir un email indiquant que les résultats sont disponibles. L’utilisateur peut alors se connecter à son compte personnel et accéder à ses résultats et leur interprétation. En cas de mauvaise pioche, 23anMe explique que certaines mutations constituent « un facteur de risque, mais dont la présence ne préjuge en aucun cas de la certitude d’être malade ». Prudente en raison de l’impact négatif de la nouvelle, la société 23andMe exige que les personnes qui achètent le test spécifient leur volonté d’obtenir une information. Qui est tenté par l’achat d’une épée de Damocles ? Si vous l’êtes, sachez qu’en France, l’achat d’un test génétique sur internet est passible d’une amende.
La commercialisation de ces nouveaux autotests font débat. On retiendra ici que contrairement aux maladies monogénétiques (un seul gêne est touché), les maladies de Parkinson et d’Alzheimer sont plurifactorielles (elles dépendent de plusieurs causes). Donc ces tests sont peu fiables. C’est tout particulièrement vrai pour la maladie d’Alzheimer pour laquelle le calcul se fonde sur le variant 4 du gène APOE. « Si vous portez ce variant en un exemplaire, votre risque de développer la maladie est de 22% à 35% après 85 ans. Mais comment comprendre ce résultat ? Et qu’en faire ?
On nous demande ce que nous pensons de Cardione, produit soi-disant traitement de l’hypertension en vente sur internet. L’équipe médicale d’automesure répond qu’il n’est pas recommandé de l’acheter. Voici pourquoi
Une « poudre de perlimpinpin » est un médicament vendu par un bonimenteur qui prétend que le produit est doté de vertus merveilleuses et guérit toute sorte de maux, alors qu’elle n’a aucun effet bénéfique. Cardione appartient à cette catégorie.
Selon les publicités consultables sur internet, Cardione est un mélange «d’ingrédients naturels et hautement efficaces». Il est composé d’oméga 3, de vitamines B12 et B6, de racine d’ortie, d’huile d’aubépine et de riboflavine. Pour chacun de ses composants, les publicités vantent des actions mirifiques que nous ne détaillons pas ici. Selon ces annonces, Cardione serait « un remède pour le traitement de l’hypertension et de ses symptômes ». Les publicités prétendent que « la prise de ce médicament permet la normalisation naturelle de la pression artérielle ; la restauration de l’élasticité vasculaire , d’abaisser le taux de cholestérol sanguin et de protéger contre les accidents vasculaires cérébraux et l’infarctus du myocarde ». L’équipe médicale d’automesure.com tient à contredire ses affirmations car il n’existe aucune preuve de tels effets. Aucune. Pour avoir confiance dans un médicament, il est utile de voir si le produit est référencé dans le dictionnaire Vidal ou bien sur le site de l’Ansm (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). Il est aussi important de savoir si le produit a fait l’objet d’études scientifiques publiées dans les revues médicales destinées aux médecins. Cardione n’est pas vendu en pharmacie mais sur uniquement sur internet, ceci inspire la plus grande méfiance. Les publicités pour Cardione sont mensongères lorsqu’elles prétendent que « Cardione est entièrement approuvé par tous les principaux cardiologues » et que Cardione a « l’agrément des médecins expérimentés du secteur ». C’est faux.
Trompeuses, ces publicités sont des fake news lorsqu’elles indiquent : « Cardione est-il une tromperie ? Nous avons vérifié Cardione et n’avons trouvé aucun signe de triche. » « Ya -t-il des critiques négatives sur Cardione? Nous n’avons trouvé aucun avis négatif confirmé pour Cardione parmi les clients français. »
Et bien voilà qui est inexact : l’équipe médicale d’automesure.com déconseillent à tous les patients hypertendus d’acheter ce produit. Si vous pensez avoir besoin d’un nouveau médicament parlez-en à votre médecin et votre pharmacien. Et d’abord vérifiez votre tension avec l’application Hy-Result : la question d’un traitement ne se pose que si votre tension est en zone orange ou rouge. Et dans tous les cas une vie saine (exercice physique, abstention du tabac, pas d’excès d’alcool, bon contrôle du poids) reste la priorité.
Criquet Films présente une production Imothep Médecine sciences en collaboration avec la direction de l’Hypertension de Ouest-Lumière, producteur d’énergie artistique. En partenariat avec Ouest-Lumière. Un film réalisé par Hadrien Postel-Vinay sur une idée de Nicolas Postel-Vinay avec Yann TOMA, Nicolas ROYO, Stéphane MONTEIRO, Ritsouko KOGA.
Ce film a été retrouvé au Collège de France dans les décombres du laboratoire d’électrothérapie du professeur Arsène d’Arsonval qui fut incendié en 1942 dans des circonstances non élucidées. La pellicule, remisée dans une boite métallique, a été en partie sauvegardée du feu et ce film a pu être restauré par l’association Criquet Film. Ce document exceptionnel non daté a été vraisemblablement tourné vers 1930, sans doute à Paris. Il s’agit du seul film témoignant d’une méthode de traitement de l’hypertension artérielle aujourd’hui oubliée : la cure par les flux radiants. Cette méthode originale mise au point par la direction de l’Hypertension des laboratoires Ouest-Lumière, et dont le Docteur Toma gardait jalousement le procédé secret, a sauvé de nombreuses vies des affres de l’athérosclérose et de l’excès de tension artérielle.
La contraception orale à base d’oestrogène et de progestatif présente des avantages et des risques. Comme pour tous les médicaments – (et la pilule est bien un médicament ce qu’on oublie parfois au motif que les femmes recherchant une contraception ne sont pas des « malades ») – la décision d’une prescription suppose une analyse du rapport bénéfice/risque. Le bénéfice attendu (pas de grossesse non désirée) étant constant, ce rapport s’avère plus favorable dès qu’on diminue les risques.
Il est possible de diminuer les risques d’effets indésirables et d’accidents de la contraception orale en respectant les contre indications et en repérant les situations potentiellement problématiques. Ceci passe par une bonne information des personnes, un interrogatoire de qualité fait par le professionnel (fondé sur les informations données par la personne concernée) et un bilan biologique et clinique (avec notamment mesures de la pression artérielle et calcul de l’indice de masse corporelle). Autant dire que la prescription d’une pilule contraceptive exige un minimum de temps, d’autant plus qu’il faut aider la personne dans le choix de son mode de contraception (qui est susceptible de correspondre à ses besoins particuliers et ne se résume pas à la pilule). Pour être de qualité, cette démarche implique donc conjointement femmes et soignants. On aurait tort de considérer que la sécurité d’une prescription dépend exclusivement du médecin signant l’ordonnance.
Impliquer les personnes dans la prise en charge de leur santé, c’est l’objectif général que poursuit l’équipe médicale du site automesure.com. Concrètement nous avons conçu un autoquestionnaire en ligne pour rapprocher soignées et soignants. Encore faut-il choisir des questions pertinentes et savoir ne pas poser des questions ambigües ou sans intérêt. Un autoquestionnaire délivré par Internet ne prétend pas atteindre la richesse d’un classique interrogatoire médical en présence de la personne, mais il est peut s’avérer utile pour préparer la consultation(1). Dans le cas présent, les questions ont été choisies en fonction des données de la littérature scientifique.
Questions sur les antécédents de phlébite ou d’embolie pulmonaire.
Elles se justifient par le risque de thromboses veineuses liées aux oestrogènes. Ce risque a été notamment documenté par une cohorte danoise portant sur huit millions (8 010 290 précisément) de femmes âgées de 15 à 49 ans et suivies entre 2001 et 2009 (2). D’après l’analyse de 4 246 accidents thrombotiques recueillies chez ces femmes (non enceintes, sans antécédent de maladie thrombo-embolique et n’ayant pas subi d’opération chirurgicale un mois avant l’inclusion dans l’étude), le risque relatif relié aux différents types de pilules varie de 1,57 à 5,66 (voir tableau détaillé ci dessous). Pour les pilules avec progestatif seul, ce risque est bien inférieur, variant de 0,56 à 0,83.
Comme l’indique la Haute Autorité de santé, en termes de risque absolu, le risque veineux chez la femme en bonne santé sans autre facteur de risque, est d’environ 0,02 % par an avec les contraceptifs de première et deuxième génération. Il passe à 0,04 % par an (soit 4 accidents par an au lieu de 2 pour 10 000 utilisatrices) avec le pilules de troisième génération (3). Ce risque d’événements thrombo-emboliques veineux liés aux contraceptifs oestro progestatifs est maximal dans les 12 premiers mois et diminue avec la durée de prise de la contraception. L’administration de l’auto questionnaire est donc encore plus importante lors des premières prescriptions de pilule.
Questions sur le risque artériel
Les questions portant sur les antécédents d’accidents artériels (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral) se justifient par le sur-risque apporté par la contraception oestroprogestative. Une méta-analyse sur ce sujet pour toutes sortes de pilules confondues, évalue le risque relatif à 1,7 pour l’atteinte coronaire et 1,8 pour le risque d’accident vasculaire cérébral (4). Ces deux événements restent très rares chez les femmes jeunes dans les pays occidentaux, et le risque augmente proportionnellement à l’âge (5).
Questions sur la connaissance de la pression artérielle et du cholestérol
L’impact délétère de la contraception orale peut être augmenté en présence d’autres facteurs de risques jouant sur le risque artériel ou veineux. C’est pour cela que notre questionnaire porte également sur le tabagisme et le contrôle des facteurs de risque cardiovasculaires et les antécédents familiaux et personnels dont l’importance est démontrée (pour en savoir plus sur le risque cardiovasculaire, voir notre rubrique dédiée à ce sujet )
Le tabac
L’association pilule et tabac est particulièrement délétère, et le tabagisme – même sans contraception – est évidemment très dangereux en soi. L’autoquestionnaire insiste sur ce point et entame le dialogue sur la motivation à l’arrêt. Le souhait de contraception doit être un déclencheur d’aide au sevrage tabagique pour les jeunes femmes fumeuses et on doit rappeler que même un conseil minimal a démontré son impact (6) Sur le site automesure.com, les fumeurs peuvent auto évaluer leur dépendance
Les voyages en avion et les immobilisations
Le risque de thrombose veineuse est accru par les immobilisations. L’interrogatoire peut non seulement porter sur les antécédents, mais aussi être l’occasion de vérifier que les personnes connaissent les mesures de prévention des phlébites (anticoagulation préventive pour les immobilisations prolongées, port de bas ou chaussettes de contention dans les vols long courriers, etc). De même, les signes de phlébite reconnus tôt par la personne elle elle-même (par exemple devant un mollet douloureux et/ou enflé) permettent un diagnostic précoce qui ouvre l’accès à un traitement anticoagulant avant le stade d’embolie pulmonaire grave. L’auto diagnostic fait partie de la réduction des risques.
Le calcul de l’indice de masse corporelle (IMC) Le calcul de l’indice de masse corporelle fait l’objet d’une information plus complète sur notre site à la pagedédiée
Migraine : elle n’est pas évoquée systématiquement dans l’auto questionnaire
Certaines publications font état d’un sur risque d’accident vasculaire cérébral en cas de migraine, mais toutes les études ne sont pas univoques à ce sujet. Le sujet reste débattu notamment en raison de la faiblesse du risque (7). Selon une méta-analyse, le risque relatif serait de 1,7. Par rapport aux hommes, l’usage de contraceptif avec le tabagisme augmente le risque (8). Les migraines avec aura (voir la note) seraient plus péjoratives avec un risque relatif de 2,16. Ceci précisé, la question « avez-vous des migraines » parait potentiellement source de confusion lorsqu’elle est posée par Internet. En effet, la personne peut ne pas savoir faire la différence entre céphalées et migraines, ou ne pas connaitre la notion de migraine avec aura. Compte tenu de la très grande fréquence du symptôme « céphalées » en population générale, une question spécifique à la migraine dans un autoquestionnaire risque de ne pas générer une réponse fiable. Il revient donc au médecin au moment de la consultation d’aborder ce sujet, le cas échéant. Rappelons que l’ANSM cite les antécédents de « migraine avec signes neurologiques focalisés parmi les contre indications à la contraception oestroprogestative » (9).
Risques et contraception orale : lire le Rapport de l’Académie Nationale de médecine
– 1- Résumé – 2- Texte intégral Nous remercions l’Académie Nationale de Médecine de nous avoir autoriser à publier son Rapport.
Rédaction équipe médicale automesure.com (Docteur Nicolas Postel-Vinay, Hôpital européen Georges Pompidou – Paris. Professeur Joël Ménard – santé publique Université René Descartes. Paris). Mars 2013.Sources :1. Bachmann J W. The patient-computer interview: a neglected tool that can aid the clinician. Mayo Clin Proc 2003; 78: 67-78. 2. Øjvind Lidegaard, Lars Hougaard Nielsen, Charlotte Wessel Skovlund, Finn Egil Skjeldestad, Ellen Løkkegaard. Risk of venous thromboembolism from use of oral contraceptives containing different progestogens and oestrogen doses: Danish cohort study, 2001-9. BMJ 2011;343:d6423 doi: 10.1136/bmj.d6423 3. Haute autorité de santé (novembre 2012). Bon usage du médicament. Contraceptifs oraux estroprogestatifs : préférez les « pilules » de 1ère ou 2ème génération. Pour lire cette fiche – cliquez ici. 4. Geneviève Plu-Bureau, Justine Hugon-Rodin, Lorraine Maitrot-Mantelet, Marianne Canonico. Hormonal contraceptives and arterial disease: An epidemiological update. Best Practice & Research Clinical Endocrinology & Metabolism 27 (2013) 35–45. 5. Au sujet du risque artériel voir aussi les données de la cohorte danoises : Lidegaard O. NEJM 2012 366: 2257-2266 6. Arrêt de la consommation du tabac – Conférence de consensus – Paris, Hôpital Pitié-Salpétrière – 8 et 9 octobre 1998 – ANAES 7. Alan J Petrie. Migraine and risk of stroke. Misleading relative risks? BMJ 2009;339:b4842 8. Markus Schürks, Pamela M Rist, Marcelo, E Bigal, Julie E Buring, Richard B Lipton, Tobias Kurth Migraine and cardiovascular disease: systematic review and meta-analysis. BMJ. 2009 Oct 27;339:b3914. doi: 10.1136/bmj.b3914. 9. ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). Février 2013. Extrait du RCP d’une pilule estroprogestative de 3ème génération. Voir la liste
Précautions pour prévenir la survenue de phlébite en avion
Lors d’un vol long courrier bouger régulièrement les chevilles, les orteils et les jambes. L’exercice et les étirements augmentent la circulation sanguine et diminuent le risque. Les exercices devraient être faits durant quelques minutes toutes les heures. Porter des chaussettes ou des bas de contention Bien s’hydrater avec de l’eau et des jus de fruit. Eviter de boire de l’alcool, du café et du thé, car ces boissons sont diurétiques. Éviter de prendre des sédatifs avant et durant le vol afin de se tenir éveillé et d’être capable de bouger librement. Garder le minimum de bagages avec soi afin de laisser l’espace sous le siège libre pour pouvoir s’étirer (par contre, dans le cas de passagers de petite taille qui sont assis les jambes pendantes, on recommande de garder les pieds surélevés, voire d’utiliser leurs bagages au besoin pour s’appuyer les pieds, dans le but d’éviter de comprimer l’arrière des cuisses sur le bord du siège).
Rédaction : Conseils donnés par l’équipe médicale d’automesure.com d’après les précautions édictées par le ministère des transports du Canada (Transports Canada).
La pilule contraceptive augmente le risque de caillot sanguin (thrombose) c’est vrai, mais cela reste rare
La pilule, c’est-à-dire la contraception orale, est un médicament à base d’hormones (oestrogène et/ou progestérone). Les pilules sont des médicaments qui ont des avantages et des risques. L’avantage est une très grande efficacité contraceptive : la pilule est efficace presque à 100 %, sauf évidemment si on oublie de la prendre. L’inconvénient le plus grave est un risque de caillot sanguin (thrombose). Tous les contraceptifs œstroprogestatifs, y compris les patchs contraceptifs, augmentent le risque de faire un caillot sanguin dans les veines ou les artères (accident thrombo-embolique artériel ou veineux). Un caillot dans les veines de la jambe (thrombose du membre inférieur) entraîne une phlébite. Le danger est que ce caillot se détache et migre vers le poumon : cela provoque une embolie pulmonaire qui, si elle n’est pas traitée en urgence, peut abimer gravement le poumon ou même être mortelle. Un caillot dans une artère peut entraîner une lésion du coeur ou du cerveau : infarctus du myocarde ou bien un accident vasculaire cérébral.
Risque de caillot dans les veines : plus élevé avec les pilules de 3ème génération
Selon l’agence du médicament (ANSM), le nombre attendu de cas d’accidents thromboemboliques veineux par an est d’environ : – 0,5 à 1 cas pour 10 000 femmes non utilisatrices de pilules – 2 cas pour 10 000 femmes utilisatrices de pilule 2èmegénération (pilule à base de lévonorgestrel) – 3 à 4 cas pour 10 000 femmes utilisatrices de pilule de 3ème génération (pilule à base de désogestrel ou de gestodène ou à base de drospirénone).
Le risque de thrombose veineuse est de 6 cas pour 10 000 femmes au cours de la grossesse (soit un risque plus élevé que sous pilule, notons le).
Comprendre ces chiffres
La signification de ces risques est complexe. Si on compare les risques entre eux (on parle alors de « risque relatif ») par rapport au nombre d’accidents thrombo-emboliques chez les femmes de même âge qui ne prennent aucun contraceptif oral, on peut dire que : l’utilisation des pilules de 2ème génération augmente de deux fois le risque de survenue d’une phlébite associée ou non à une embolie pulmonaire. L’utilisation des pilules de 3ème et 4èmegénération augmente de quatre fois ce risque.
On peut aussi raisonner différemment en estimant le nombre d’accidents (on parle alors de « risque absolu »). Avec ce mode de raisonnement, le nombre absolu d’accidents thrombo-emboliques parmi les 800 000 femmes françaises enceintes est de 480. Parmi 800 000 autres femmes sous pilule de 2ème génération, il y aura 160 accidents thrombo-emboliques et 320 chez les 800 000 autres femmes sous pilule de 3ème génération.
Il est intéressant de comparer ce nombre d’accident par pilule à un nombre de maladies liées au tabac. Pendant l’année 2010 en France, l’utilisation du tabac provoquera un cancer du poumon chez près de 7000 fumeuses (en l’an 2000 ce nombre n’était voisin que de 4000, car il y a dix ans les jeunes femmes fumaient moins que maintenant).
La consommation de tabac augmente les risques de maladie thrombo-embolique veineuse et d’accident artériel (cœur, cerveau, jambes). L’urgence de l’arrêt du tabagisme est encore plus grande quand on souhaite utiliser une pilule contraceptive, quelle qu’elle soit. Le choix de la contraception orale s’accompagne donc toujours d’une étude des habitudes de vie, de l’histoire de santé de la famille, d’une surveillance du poids, de la pression artérielle, des graisses et du sucre du sang.
Les circonstances aggravantes
Le risque de thrombose des veines (phlébite) est augmenté par une anomalie de la coagulation sanguine. On peut la suspecter chez les personnes qui ont déjà fait des phlébites ou embolies pulmonaires, dans des familles où les proches ont déjà souffert de ces maladies, ou chez les femmes qui font de longs voyages en avion, ou qui ont les jambes immobilisées, par exemple être au lit pour maladie ou du fait d’un plâtre en raison d’une fracture de jambe ou d’une entorse grave)(voir nos conseils voyage en avion).
Précautions pour prévenir la survenue de phlébite en avion
Risque de caillot dans les artères : le tabac aggrave les choses
Le risque d’augmentation d’accident vasculaire cérébral ou d’infarctus est identique pour toutes les pilules contraceptives œstro-progestatives, quelle que soit leur génération. Selon l’agence du médicament (ANSM) ce risque de thrombose artérielle est de l’ordre de 2 à 4 événements pour 10 000 femmes sous pilule pendant un an. Le risque de thrombose artérielle est augmenté si les femmes prenant la pilule contraceptive œstro-progestative fument, ont un diabète (glycémie élevée) ou des taux augmentés de cholestérol ou de triglycérides. Ce risque augmente aussi chez les femmes ayant une hypertension artérielle, une surcharge pondérale ou un âge supérieur à 35 ans. L’utilisation de la pilule contraceptive œstro-progestative pose plus de problème chez certaines femmes que chez d’autres. II est indispensable de bien évaluer ses avantages et ses risques avant de la choisir comme méthode contraceptive. En répondant au questionnaire d’automesure.com, vous pouvez aider votre médecin ou sage-femme à discuter avec vous votre choix de contraception.
Rédaction équipe médicale automesure.com (Professeur Joël Ménard et Docteur Nicolas Postel-Vinay). Merci à Pierre Arwidson (Institut National de prévention en santé) pour sa relecture. Sources : Agence Nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (questions/réponses 23/01/2013). Haute autorité de santé, fiche bon usage du médicament (novembre 2012). CepiDc-INSERM. Mise en ligne Février 2013.