Comprendre ce que c’est qu’un électrocardiogramme (ECG)
Que veut dire « ECG » ?
L’acronyme « ECG » se retrouve souvent dans les courriers et comptes rendus médicaux. Ces trois lettres désignent le mot de Electrocardiogramme. Un électrocardiogramme est un examen consistant à mesurer l’activité électrique du cœur.
Qu’appelle t-on un tracé ECG ?
L’activité électrique du cœur varie à chacune de ses contractions. Lors des mouvements cardiaques, le courant électrique produit par les cellules musculaires du cœur est plus ou moins fort, plus ou moins rapide, régulier ou irrégulier. Il existe des variations normales, d’autres pathologiques. Ces variations s’enregistrent sous forme d’une courbe qu’on appelle « tracé » d’électrocardiogramme. Suivant l’appareil utilisé, le tracé est reporté soit sur un papier soit sur un écran d’ordinateur, de scope ou d’appareil portable.
A quoi ressemble un électrocardiographe ?
Il existe plusieurs sortes d’électrocardiographes. Certains sont assez volumineux et sont incorporés à un chariot à roulettes (ce type est utilisé dans les hôpitaux). D’autres sont de modèles plus réduits posant être posés sur une table ou même transportés dans une mallette, d’autres encore sont miniaturés et peuvent être de la taille d’un livre de poche, ceux sont des modèles portables.
Existe t-il plusieurs type d’électrocardiographe ?
Oui, ils peuvent se distinguer par :
-leur taille (appareil portable ou pas)
-par le support sur lequel s’enregistre le tracé (le tracé peut s’enregistrer sur une feuille de papier ou sur un écran avec mémorisation des données dans un format électronique).
-par le nombre de capteurs (électrodes) utilisés (qui varie de 1 à 10)
Le cœur a une activité électrique ?
Oui, comme tous les muscles. Le courant électrique sert à déclencher la contraction du cœur (qu’on appelle systole). Certaines cellules cardiaques produisent une très faible quantité d’électricité. Le courant produit est très de faible intensité, de l’ordre de quelques millivolts.
Quelles parties du muscle cardiaque produisent du courant électrique ?
Le cœur possède deux parties distinctes : les oreillettes et les ventricules. Ces deux parties (qui sont d’ailleurs doubles car il existe une oreillette droite et une gauche, comme un ventricule droit et un gauche) produisent un courant électrique qui déclenche la contraction du muscle cardiaque. Normalement, le courant électrique se déclenche d’abord au niveau des oreillettes (précisément dans une petite zone située au sommet de l’oreillette droite qui s’appelle « nœud sinusal »). Ensuite le courant se propage dans le reste du muscle cardiaque, donc vers les ventricules. Ce point de départ dans l’oreillette fait que les oreillettes se contractent avant les ventricules lorsque le cœur bat normalement (dans ce cas on parle de « rythme sinusal »).
Comment mesurer l’activité électrique du cœur ?
La mesure de cette activité se fait avec un électrocardiographe, un appareil qui recueille et mesure le courant en le captant au moyen d’électrodes : ce sont des capteurs de courant appliqués sur la peau. Suivant le type d’appareil les électrodes sont des pastilles qui se collent à la peau au niveau de la poitrine, des poignets et des jambes, dans d’autres cas des pièces métalliques posées sur la poitrine et sur lesquelles ont applique les doigts.
Pourquoi mesurer l’activité électrique du coeur ?
Le cœur peut présenter des anomalies de fonctionnement. Parfois le cœur ne bat pas de façon régulière ou bien à une fréquence anormalement rapide ou lente. Dans ces cas on parle de « troubles du rythme ». Ces troubles s’étudient en analysant l’activité électrique du cœur, donc par la pratique d’un ECG.
Quelle est l’intensité du courant électrique produit par le cœur ?
Cette intensité est très faible : de l’ordre de quelques millivolts.
« Onde P », « ensemble QRS », « Onde T » : qu’est ce que cela veut dire ?
L’électrocardiogramme enregistre l’activité électrique du cœur. Celle ci varie suivant une séquence précise : celle la propagation du courant des oreillettes vers les ventricules. Sur le tracé de l’ECG, on peut voir 3 séquences principales :
– l’onde P qui correspond à l’activité électrique des oreillettes au moment de leur contraction
– l’ensemble QRS qui correspond à la contraction des ventricules,
– l’onde T reflète la repolarisation (retour à la phase de repos) des ventricules.
Comment les médecins analysent t-ils un tracé ECG ?
La lecture d’un ECG se fait en plusieurs étapes ; celles correspondant à l’activité des oreillettes, puis des ventricules et enfin de la période de repos du coeur. Pour cela on distingue différentes parties du tracé appelées : « onde P »; « ensemble QRS » et « onde T ». Cette analyse est parfois délicate. Certains généralistes peuvent la faire, mais l’expertise d’un cardiologue est souvent nécessaire. L’analyse complète d’un tracé ne relève ni des pharmaciens ni des infirmières; mais après avoir été formés ils peuvent repérer les anomalies les plus simples.
L’analyse d’un tracé ECG peut-t-elle être confiée à un système automatique ?
Il existe des systèmes d’interprétation automatique des tracés ECG qui sont capables de signaler et/ou décrire les caractéristiques des différentes parties du tracé. Mais ces interprétations ne peuvent pas remplacer un avis médical en cas d’anomalie complexe. Autrement dit les analyses automatiques fournissent une première aide qui doit ensuite être montrée et vérifiée par un cardiologue.
Qu’est ce qu’un ECG une piste ?
Le terme « piste » (ou encore « dérivation ») désigne une caractéristique technique de l’appareil ECG. Une piste correspond à un chemin, (une voie), par lequel le courant mesuré passe. Il existe des appareils ECG à 1, 2, 3 et même 10 ou 12 pistes. On pourrait comparer cela à une autoroute à une ou plusieurs voies. Plus un appareil ECG a de dérivations, plus il donne des renseignements précis sur l’activité électrique du cœur.
Qu’elle est la différence entre un ECG à une ou plusieurs pistes ?
Chaque piste (ou dérivation) correspond à un œil (un point de vue) qui regarde l’activité électrique du cœur. Plus on a de points de vue, mieux on voit l’activité électrique du cœur se déplacer des oreilles vers les ventricules (donc de haut en bas et d’avant en arrière puisque le cœur est un organe en trois dimensions). Un ECG à plusieurs pistes est un peu comme un cinéma en 3 D qui donne une vision en relief. Un ECG à une piste observe le cœur dans 2 dimensions seulement.
Que peut-faire un ECG une piste ?
Le principal renseignement donné par un ECG une piste est d’analyser le rythme cardiaque et l’origine de la contraction (l’oreillette et/ou le ventricule). Cela est suffisant pour l’analyse de la plupart des maladies du rythme cardiaque.
Qu’est ce que ne peut pas faire un ECG une piste ?
Une seule piste est insuffisante pour analyser toutes les caractéristiques de l’activité électrique du cœur (car elle ne permet pas d’obtenir une « vue d’ensemble »). En conséquence, certaines maladies du cœur ne peuvent pas être analysées au moyen d’un ECG une piste.
En pratique se passe un électrocardiogramme ?
L’électrocardiogramme est fait par une infirmière ou un médecin. On doit être allongé torse nu. L’infirmière applique sur la peau les électrodes au niveau de la poitrine, des chevilles et des poignets. L’enregistrement de l’activité électrique du coeur se fait en une ou deux minutes; on ne ressent aucune douleur ou sensation qu’elle quelle soit. Dans le cas des électrocardiogrammes en vente pour le grand public c’est la personne elle même qui fait l’enregistrement, il n’y a pas besoin d’aide d’infirmière ou de médecin.
A quoi sert l’électrocardiogramme (ECG) ?
L’ECG sert à étudier l’activité électrique du coeur qui peut être perturbée dans certaines maladies. L’analyse est fait par un médecin, souvent un cardiologue lorsque la maladie du coeur est complexe. Les renseignements que l’on peut tirer de la lecture d’un ECG dépend aussi du type d’ECG employé ou bien du moment auquel le tracé a été enregistré.
L’ECG permet notamment de voir si l’activité du coeur est correctement déclenchée au niveau des oreillettes. Il permet de voir si la vitesse du cheminement électrique se fait sans ralentissement ni retard. L’ECG permet aussi de diagnostiquer des accélérations anormales du rythme cardiaque (tachycardies) ou des ralentissements anormaux (bradycardies). La mesure des amplitudes et des durées des ondes électriques permet également le diagnostic d’hypertrophie des parois du cœur, de dilatation des cavités ou d’absence de dépolarisation dans certaines zones (infarctus du myocarde).
Quand doit-on faire un ECG ?
On peut pratiquer un ECG dans trois grandes circonstances différentes :
A titre de bilan préventif alors même que la personne ne ressent ou ne se plaint de rien
Pour le bilan de symptômes ou malaises
Pour la surveillance d’un trouble cardiaque déjà connu
Dans quelles circonstances il ne faut pas proposer l’utilisation d’un ECG une piste ?
L’ECG une piste est utile au pour chercher, ou surveiller, certaines maladies du rythme cardiaque. Mais toutes les maladies du coeur ne sont pas des anomalies du rythme cardiaque et il existe aussi des anomalies complexes du rythme insuffisamment étudiées par un ECG une piste. Par exemple on ne doit pas se servir d’un ECG une piste pour étudier les maladies liées à un défaut d’oxygénation du coeur comme l’infarctus et l’insuffisance coronaire.
L’ECG Véroval est-il comparable à celui utilisé au cabinet du cardiologue ?
Non. L’ECG Véroval est un ECG à une piste (voir plus haut) qui est un appareil portable.
Il existe des applications sur smartphone qui mesurent la fréquence cardiaque : qu’en penser ? Elles ne sont pas fiables car elles n’enregistrent pas l’activité électrique du coeur, mais seulement le signal du passage de la circulation sanguine au bout du doigt.
Références :
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Rédaction : Dr Nicolas Postel-Vinay et Dr Antoine Chedid (cardiologue), Hôpital européen Georges Pompidou, Paris. Mars 2018