Automesure de la glycémie (diabète) : informations pour les patients

Dans cette rubrique, les patients et leurs familles trouveront des explications sur l’automesure de la glycémie (taux du sucre dans le sang).
Mais avant d’aller plus loin, rappelons que les meilleurs conseils sont donnés par le médecin qui vous connaît personnellement

Qu’est-ce-que l’automesure glycémique ?

L’automesure de la glycémie est le dosage du taux de sucre dans le sang par le patient lui-même. C’est un élément essentiel du traitement du diabète. On parle aussi d’autocontrôle glycémique car mesurer sa glycémie permet d’adapter soi-même, avec le plus d’autonomie possible, son régime, son activité physique et son traitement.

Comment faire l’automesure ?

Il faut d’abord obtenir une goutte de sang. Le prélèvement du sang se fait avec une légère piqûre, (habituellement au bout du doigt, mais d’autres endroits de prélèvement sont possibles). Pour faciliter le prélèvement, il existe des « autopiqueurs ». La goutte de sang est ensuite apposée sur un appareil spécial (lecteur de glycémie) ou une bandelette qui effectue de dosage. Les appareils les plus modernes sont automatiques (piqueur et/ou lecteur automatiques).

Malgré sa relative simplicité, le geste d’automesure n’est pas réalisable par tous les malades. Le médecin ne doit donc la conseiller qu’après un enseignement du patient et une vérification de la qualité du geste. Cet enseignement est fait par un médecin ou une infirmière spécialisée.
Il existe des livrets et des films vidéo expliquant comment pratiquer l’automesure.

À quelle fréquence faire l’automesure ?

C’est le médecin qui définit le rythme et les horaires des automesures de glycémie (autocontrôles). Il n’est pas possible d’indiquer sur Internet des règles personnalisées pour chaque cas.

De façon générale, les deux moments à privilégier sont :
–› Le matin à jeun.
–› Le soir avant le dîner. À cette heure, la glycémie est en général la plus basse de la journée.
La mesure, deux heures après le début du repas, est intéressante ponctuellement (pour évaluer l’effet hyperglycémiant de tel ou tel aliment, ou surtout, s’il existe une discordance entre les valeurs des glycémies à jeun, celles de 18 heures et le taux d’hémoglobine AI c).

Dans le diabète non traité par insuline, il n’est pas nécessaire de mesurer sa glycémie tous les jours, sauf avis contraire du médecin. En règle générale, les fréquences conseillées sont :
–› Une à deux fois par jour lors d’un changement thérapeutique ou de la survenue d’un problème intercurrent (infection, alitement, traumatisme…).
–› Une à deux fois par semaine en période stationnaire, en précisant que si le résultat ne se situe pas dans la cible fixée, le malade devra répéter les contrôles plus fréquemment.

Tenir un carnet ?

Pour mieux suivre sa situation, il est recommandé de porter sur un carnet les résultats des automesures, les éventuels écarts de régime (en plus ou en moins), l’activité physique quotidienne et les changements de traitement. Avec ce carnet, le patient et les soignants discuteront des difficultés rencontrées et des éventuelles adaptations du traitement ou du régime.

Intérêt dans le diabète de type I (diabète insulinodépendant) ?

Le diabète de type I, est dit insulinodépendant : c’est le diabète qui débute en général avant l’âge de 20 ans, et qui nécessite toujours un traitement par insuline. Le traitement par insuline se contrôle par mesure de la glycémie. L’autocontrôle est un élément essentiel du traitement car l’insuline est délicate à manier (elle s’administre par injection sous-cutanée ; les surdosages en insuline exposent à des accidents ; les doses à administrer varient). En pratique, l’autocontrôle de la glycémie permet au malade de gérer lui-même sa maladie en constatant les résultats de ses efforts, et les conséquences éventuelles de ses écarts de régime ou de doses d’insuline. Cet autocontrôle, effectué si besoin plusieurs fois par jour, se fait en étroite collaboration avec le médecin ou l’infirmière.

Intérêt dans le diabète de type II (diabète non insulinodépendant) ?

Le diabète de type II se définit par une glycémie à jeun supérieure ou égale à 1,26 g/l (7 mmol/l). En France, 2 millions de personnes sont concernées. C’est une maladie évolutive qui va généralement nécessiter au fil des années différents traitements : régime seul pour commencer, puis introduction de médicaments en comprimés, et finalement, si besoin insuline. Dans le traitement du diabète non insulinodépendant, l’autocontrôle glycémique ne concerne pas l’ensemble des patients.

L’autosurveillance glycémique a peu d’intérêt chez un diabétique non insulinodépendant bien équilibré, ne faisant pas d’hypoglycémie (sucre trop bas dans le sang). Une surveillance biologique (prise de sang dans un laboratoire) tous les deux ou trois mois paraît alors suffisante. De même, l’autosurveillance n’est pas indispensable pour une personne âgée n’ayant pas de complication microvasculaire, et pour laquelle on se contente de glycémies à jeun autour de 2 g/l (11 mmol/l).

L’autocontrôle glycémique est très utile pour permettre au malade de prendre conscience de sa maladie (surtout si le diabète est sans symptôme), de juger du résultat de ses efforts de régime, d’activité physique, de corriger d’éventuelles erreurs diététiques, d’adapter son traitement. Chaque diabétique est différent. C’est le médecin traitant qui est le mieux placé pour conseiller – ou pas – une automesure.

Avec quels appareils ?

Il existe de nombreux appareils permettant l’autocontrôle de la glycémie. Pour en savoir plus sur ce sujet, voyez notre rubrique Matériel

Mesurer aussi sa tension ?

Les diabétiques ont plus souvent une hypertension artérielle que les non diabétiques. Ils présentent un risque cardiovasculaire élevé. Près d’un diabétique sur deux présente un accident vasculaire grave. Il est recommandé de mesurer sa tension lorsqu’on est diabétique. Visitez nos rubriques « Automesure de la tension » et « Automesure du risque cardiovasculaire » pour en savoir plus.


Rédaction automesure.com® Avril 2002 actualisation Février 2007.
Rédacteurs : Dr. N. Postel-Vinay (Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris) Pr A. Grimaldi (Hôpital Pitié-Salpétrière, Paris. Chef de service diabétologie), Pr M. Marre (Hôpital Bichat,Paris. Chef de service de diabètologie).
Bibliographie : Grimaldi A. Guide pratique du diabète. MMI éditions. Paris, septembre 2001. 368 p